Quatre jours après l'appel à l'interruption de la grève lancé par la Centrale UGTA et l'annonce par Smaïn Kouadria de sa démission du poste de secrétaire général du syndicat d'entreprise, c'est le statu quo au sein du site d'ArcelorMittal d'El Hadjar. Les représentants des travailleurs, en l'absence de leur leader, empêché pour cause de maladie semble-t-il, ne se sont pas manifestés directement sur le terrain de la revendication. Ils n'ont pas fait la moindre déclaration sur l'échec, encore inexpliqué, de leur mouvement sur l'avenant sur la revalorisation des salaires décidé par la dernière tripartite après avoir été lâchés sans autre forme de procès par les plus hautes instances syndicales. Des rumeurs non confirmées font état d'une large mobilisation des membres du conseil syndical de l'entreprise, qui se compose de 32 sections syndicales, pour le retour de Kouadria à son poste de secrétaire général. Les 141 membres dudit conseil syndical d'entreprise seraient en train de confectionner un mémorandum destiné à Abdelmadjid Sidi Saïd en sa qualité de premier responsable de la Centrale UGTA, pour lui signifier leur position définitive vis-à-vis de la situation, affirment nos sources. Par ailleurs, les travailleurs dans leur majorité n'auraient pas digéré la tournure inattendue qu'ont pris les événements de la semaine écoulée et notamment le fait que la grève dont ils attendaient beaucoup se soit terminée en queue de poisson au bout de trois jours, soutiennent ces mêmes sources. On signale que deux ou trois attroupements de travailleurs réclamant des explications sur le devenir de la plateforme de revendications ont eu lieu au niveau du complexe dimanche et hier lundi, mais qui n'auraient pas duré plus d'une demi-heure chacun. La direction semble, quant à elle, satisfaite du retour au calme et s'est limitée à assurer que les choses sont rentrées dans l'ordre même si les trois journées d'arrêt de travail ont perturbé le rythme de production au niveau de tout le process. Un responsable au niveau de la direction générale de l'entreprise confirmait, hier, que le syndicat est toujours sans chef. Ce responsable exprimait aussi la gêne que peut éprouver l'employeur face à une telle situation, mais sans être autrement plus inquiet. «Nous en sommes au wait and see de part et d'autre, mais tout ira pour le mieux dans les jours à venir», dira celui-ci avec optimisme.