Après la première et la deuxième correction des copies du bac, le conseil des lycées d'Algérie (CLA) prévoit, d'ores et déjà, un taux de réussite allant de 62 à 66%, soit une hausse de 14 à 16% par rapport à l'année dernière, où on a enregistré un taux de 50%. Contacté par nos soins, Achour Idir, porte-parole du CLA, déclare que ce taux est inférieur aux prévisions annoncées au préalable, notamment par le ministère de l'Education nationale qui s'attendait à un taux oscillant entre 70 et 75%. M. Idir, qui a participé à la correction de la région centre affirme que bien que les sujets des examens aient été abordables, destinés plutôt à des élèves de niveau «faible», «le résultat n'est pas en conformité». 80% des élèves, selon lui, ont pour leur majorité choisi le même sujet, soit le plus facile des deux thèmes proposés. Il estime que le taux des élèves inscrits en filière Lettres, Philosophie et langues étrangères ayant réussi à obtenir la moyenne reste le plus faible. Il ne dépassera pas, selon lui, les 50%. Les candidats en filière sciences expérimentales qui ont réussi à dépasser la moyenne sont plus importants et sont estimé à 35%. Ses prévisions concernant la filière mathématiques sont nettement meilleures, cependant, avec un taux pouvant atteindre les 56%, alors que les bacheliers en mathématiques seront de 56%. Pour la filière de gestion économique, le taux des bacheliers sera de 65%. Selon Achour Idir, les élèves de cette filière ont pour la plupart bien travaillé dans les matières sciences et physiques, alors que pour les langues étrangères, il n'y a approximativement que 25% qui atteint la moyenne. Notre interlocuteur estime, par ailleurs, que l'accessibilité des sujets d'examens se répercutera sur les résultats des bacheliers en première année universitaire, comme au préalable pour les élèves qui ont réussi à décrocher le passage en première année secondaire. L'échec était évalué à 50%. Meziane Mériane, président du syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (SNAPEST) prévoit, pour sa part, un taux de réussite moins important, oscillant entre 55 et 56%. Il précise que ce taux qui est en hausse par rapport à l'année scolaire précédente (2008-2009) ne reflète en aucun cas la réussite de la réforme scolaire. «Il faut que le résultat se stabilise pour une durée de 4 à 5 ans pour qu'on puisse prétendre que la réforme scolaire a donné ses fruits. Il explique, par contre, cette hausse à l'accessibilité des sujets d'examens par le fait d'avoir été axés sur les cours du 1er et 2e trimestre. Par ailleurs, il affirme que le ministère de Boubekeur Benbouzid a réuni toutes les conditions pour assurer le bon déroulement de l'opération de correction. «Un barême de correction sur mesure» Mohamed Salem Sadali, secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef), a estimé de son côté que le barème de correction a été fait sur mesure, afin de permettre à un plus grand nombre d'élèves d'obtenir la moyenne et «cacher de cette manière l'échec de la réforme scolaire». Les épreuves du bac ont eu lieu le 6 juin dernier en Algérie où près de 500 000 candidats ont passé l'épreuve, qui intervient après une année scolaire marquée par un long mouvement de grève des enseignants. Au total, 2 mois de cours n'ont pas été assurés. Le ministre s'était engagé à ce que les sujets ne portent que sur la partie du programme dispensé. Il faut dire que c'est une promesse qui a été respectée.