Le défilé de près de 3000 enfants, organisé avant-hier par l'APC d'Alger-centre et la wilaya, n'a pas tenu toutes ses promesses. La parade s'est déroulée presque sans public. Le gala prévu à la place de la Grande poste, dès la fin de la marche, a été annulé. Comme annoncé samedi par les services de l'APC d'Alger-centre, près de 3000 enfants ont défilé, dimanche après-midi, entre le stade communal Ouagnouni et la Grande poste, soit un parcours de 1,5 km environ. La parade a été organisée pour marquer la fête de l'Indépendance et de la Jeunesse (5 juillet). Elle est censée inaugurer une «semaine culturelle» programmée par l'APC, en concertation avec la wilaya, et dédiée à la cause sahraouie. D'ailleurs une délégation d'élus de la ville d'El Ayoun séjourne actuellement à Alger en prévision du renouvellement du «protocole d'accord et de coopération» liant la commune d'Alger-centre à cette ville. Les participants, venus de plusieurs communes de la capitale et des autres wilayas, étaient présents au stade communal dès 14h. Le coup d'envoi devait être donné à 16h, suivant le programme arrêté à cette occasion. Autour du stade, seuls les bus en stationnement indiquaient toutefois qu'une activité particulière allait être organisée dans le quartier. Pas de banderoles sur les façades des immeubles, mais surtout pas de public. L'appel lancé samedi à travers lequel l'APC a invité la population à prendre part à la manifestation, n'a pas été entendu. L'absence de spectateurs au défilé était prévisible. Le programme des festivités commémoratives de la date du 5 juillet a été rendu public seulement la veille. Résultat : près de 3000 enfants ont pris part à une marche, en plein jour, presque à huis clos ! Rien donc ne s'est passé comme prévu. La sortie du stade communal a eu lieu à 16h35 et non 16h. Les organisateurs étaient obligés d'attendre à ce que les fonctionnaires de la chefferie gouvernement quittent leurs bureaux. Ces derniers avaient craint d'être pris en otage une fois la circulation bloquée. De plus, ils n'ont pas obtenu l'arrêt systématique de la circulation automobile tout au long de l'avenue docteur Saâdane qui était le principal théâtre des événements. En quittant le stade, les enfants étaient sommés de faire vite afin de rejoindre une partie de la chaussée et laisser ainsi passer les automobilistes étonnés de voir autant d'enfants dans la rue qui semblaient épuisés par l'attente et surtout à cause de la chaleur étouffante de cette journée. Les scouts étaient en tête, ils étaient les premiers à descendre dans la rue. Les membres de la délégation du Sahara occidental, hôte de l'événement, étaient juste derrière eux. Puis viennent des participants portant l'uniforme de la protection civile qui étaient talonnés par la troupe folklorique de Aïn Bénian. Celle-ci, prenant les airs de la garde républicaine, était la seule à jouer de la musique en tête du défilé. Entre le stade communal et le jardin de «l'Horloge florale» faisant face au siège du gouvernement, la marche s'est déroulée sans public. Les premiers spectateurs ont été vus du côté de l'entrée du jardin de l'Horloge. Parmi eux, il y avait ceux qui sortaient du parc et ceux qui montaient de la place de la Grande poste. Les autres spectateurs, en famille, préféraient regarder le spectacle à partir des balcons. Rares sont celles qui ont osé sortir avec leurs petits enfants. La surprise se lisait sur tous les visages. Dans un premier reflexe, les passants exhibaient leurs portables et filmaient des séquences de la parade. La police qui a pris les devants, demandait aux organisateurs d'avancer comme si elle était pressée d'en finir. C'est que, dans les rues environnantes, les usagers s'impatientaient pour voir la route libérer. Arrivés au tunnel des facultés, les enfants ont rejoint une cavalerie composée de huit chevaux qui s'est placée en tête. Maintenant, le public se faisait plus nombreux sachant que l'avenue Didouche Mourad et la place Maurice Audin sont les axes les plus fréquentés du centre-ville. Et c'était à 17h30 que la cavalerie a rejoint en premier la place de la Grande poste où se déroulait l'inauguration officielle de cette «semaine culturelle» de solidarité avec les sahraouis. L'endroit était noir de monde ; il y avait des jeunes mais surtout des enfants. Tout s'est passé comme s'il s'agissait en fin de compte de fêter un mariage où le défilé prenait l'allure d'un cortège nuptial. Sur les lieux, les organisateurs se donnaient en spectacle. Les ordres venaient de partout, créant une anarchie dans l'arrivée du défilé. Ne pouvant contenir trop longtemps les automobilistes, la police a fini par libérer la plupart des accès dès 18h30 au lieu de 19h. La place de la Grande poste est restée animée jusqu'à 21h. Comme le gala promis aux habitants a été annulé, les présents ont improvisé une autre parade qui les a conduits à la Basse Casbah dans un long détour en ville.