Vers 16h hier, l'heure était à l'expectative. La foule se pressait, malgré la chaleur accablante, place de la Grande-Poste, afin d'assister au défilé panafricain. Celui-ci s'est déroulé du parc Sofia jusqu'au stade Ferhani de Bab El Oued. Beaucoup de familles ont souhaité assister à l'événement. Une ambiance d'attente, des gens venus de tous les pays vêtus de tenues traditionnelles : la renaissance de l'« africanité » ? Le public restait calme. Un public présent pour différentes raisons : « les enfants », « la dimension festive », ou encore « simplement pour voir ». Pour certains, le Panaf' constitue un « moment magnifique de partage entre les cultures ». Pour d'autres, « cet événement culturel ne peut suffire à masquer les problèmes et les incohérences d'une identité africaine unique ». On sentait la fébrilité des organisateurs. La parade n'a véritablement commencé que vers 17h30, avec la mise en route des quelque 50 chars composant le cortège coloré des 51 pays d'Afrique, venus pour l'occasion. Un défilé de couleurs, d'images et de sons, avec des chars se voulant représenter la richesse du patrimoine africain : djembés, éléphants, caméléons, danses... De la faune à la flore, en passant par l'art, l'Afrique se dévoile dans toute sa splendeur. Cependant, les gens ne semblent pas s'être « appropriés l'événement », comme le souligne un observateur parmi la foule. En effet, le défilé s'amorce dans un calme étonnant. Mais où est donc l'ambiance de fête attendue ? Les gens s'animent toutefois peu à peu, en cela aidés par les chorégraphies et musiques des intervenants sur les chars. L'atmosphère devient plus festive, on sent le plaisir du public à se trouver là, la fierté d'appartenir à ce continent. Toutefois, ce défilé met-il en lumière le double visage de l'Afrique ? Le Panaf' et ses festivités apporte beaucoup, d'un point de vue culturel évidemment, mais l'Afrique, au si riche patrimoine, ne doit pas pour autant fuir certaines réalités telles le départ de ses citoyens vers l'Occident par exemple. L'Afrique doit défendre sa culture afin de la préserver.