Nul parmi les syndicats actifs dans le secteur de l'éducation ne s'est montré étonné du taux de réussite record obtenu au terme de la session du baccalauréat 2010, tel que révélé hier par la presse, et qui est de l'ordre de 61,23%. Que ce soit le Snapest, le Cnapest ou encore le CLA ,toutes ces entités syndicales nous ont confirmé hier par le biais de leurs représentants que ce pourcentage de réussite correspond à leurs pronostics établis préalablement à ce sujet. Les syndicats de l'éducation sont en effet unanimes à dire que les candidats au baccalauréat 2010 ont été favorisés par le fait «d'avoir balisé le nombre de chapitres à réviser», comme le soutient le président de Snapest, Meziane Meriane, et aussi compte tenu de la qualité des questions traitées durant les épreuves qui «étaient d'un niveau faible», tel que l'affirme sans le moindre détour le chargé de communication du CLA, Achour Idir, contacté hier. Ce dernier persiste à dire que ce taux dépassant les 61% de réussite est surtout inacceptable du point de vue qualitatif. De son côté, Messaoud Boudiba, le porte-parole du Cnapest, soutient lui aussi que les sujets traités au bac 2010 étaient de son avis «très abordables.» «Ce qui est à même de fournir une explication logique au sujet des bonnes notes obtenues dans beaucoup de matières telles que les sciences pour les scientifiques et la philosophie pour les littéraires», renchérit de son côté Meziane Meriane, porte-parole du Snapest. D'autre part, ce qui ressort comme un second dénominateur commun à travers les déclarations faites les syndicalistes de l'éducation en rapport avec les taux de réussite au bac a trait au fait que ce pourcentage de 61,23% «ne reflète guère les efforts consentis dans le sillage de la réforme de l'éducation», ont-ils indiqué sans ambages. «Ce taux record de réussite au bac est loin de justifier l'efficacité de la réforme», estime Achour Idir, parlant au nom du CLA. «Il faudra attendre des années encore pour pouvoir se prononcer sur l'efficience de la réforme engagée dans le secteur de l'éducation», commente de son côté le porte-parole du Snapest. «Il ne faut surtout pas tomber dans le piège consistant à dire que ce taux record de réussite au bac trouve son explication dans le système de l'éducation», tranche quant à lui le représentant du Cnapest, Messaoud Boudiba. Les élèves jugés sur 60% du programme terminal On apprendra par ailleurs du côté des syndicalistes de l'éducation que les candidats au bac 2010 dont le nombre dépasse pour rappel les 433 000 n'ont été jugés que sur un volume de 60% du programme enseigné pendant l'année scolaire. C'est du moins ce que nous a confirmé le chargé de communication du CLA, Achour Idir. Une année scolaire qui, pour rappel, a beaucoup fait parler d'elle en termes de protestations et de grèves enclenchées par les syndicats du secteur et ayant duré des semaines durant. A ce propos, notre interlocuteur du Conseil des lycées d'Algérie (CLA) s'interroge quant à savoir «si le taux de réussite au baccalauréat est proportionnel au degré de la protestation survenue durant l'année scolaire». Une interrogation ironique certes, mais qui reste tout de même significative à plus d'un titre. A méditer !