Bien qu'elle fasse encore l'objet de débats contradictoires, la réforme scolaire de 2004 serait à la base du taux de réussite exceptionnel enregistré cette année à l'examen du bac. C'est, en substance, l'idée que défend fermement Ahmed Tessa, pédagogue et conseiller au ministère de l'Education nationale, qui explique que les résultats du bac 2010 sont un indice révélateur du bien-fondé de la refonte des programmes. M. Tessa estime, en effet, que la réforme de l'école a enclenché «une dynamique de réussite scolaire» dans les trois paliers de l'enseignement. Le pédagogue rappelle que les résultats exceptionnels de l'examen du bac (61,23%) ne sont, en réalité, qu'une «conséquence logique» de la réforme qui boucle sa septième année. M. Tessa estime par ailleurs que le bac 2010 est un «bon cru dont on peut douter de la qualité». Le conseiller du ministre de l'Education précise que «la valeur du diplôme est sûre», expliquant que le nombre de bacheliers avec mention a atteint des records cette année. Ils sont plus de 43% à avoir obtenu une moyenne comprise entre 12 et 18 sur 20, ce qui démontre que, dans leur écrasante majorité, les élèves admis disposent réellement d'un bon niveau scolaire et d'une culture générale suffisamment étoffée pour leur permettre de réussir des études supérieures. M. Tessa affirme que les notes obtenues cette année par les lauréats sont assez bonnes et qu'elles tranchent singulièrement avec celles «catastrophiques» enregistrées durant les années d'avant la réforme. Le conseiller rappelle que pendant plusieurs années successives, le recours au rachat était systématique pour hisser un tant soi peu les résultats vers le haut. Prétendre que le bac algérien n'a pas de valeur, ajoute M. Tessa, c'est nier les sacrifices consentis par les élèves durant tout leur cursus scolaire, notamment durant les trois dernières années de lycée et c'est aussi «mépriser les enseignants» et porter atteinte à l'honorable travail qu'ils accomplissent malgré les difficultés qu'ils rencontrent. M. Tessa indique enfin que le ministère de l'Education a mis en place 4 sites de formation virtuels qui ont permis à des centaines de milliers d'élèves de s'imprégner des programmes et des méthodes d'examination.