Les habitants du village d'Allaghane (80 km au sud de Béjaïa) ont procédé, tôt dans la matinée d'hier, à la fermeture du passage à niveau gardé, point de jonction de la RN26 et de la voie ferrée, pour protester contre le nouveau tracé que la SNTF projette de réaliser, afin de moderniser les chemins de fer. Le tracé, vivement contesté par les habitants d'Allaghane, prévoit, selon des protestataires, l'expropriation des propriétaires terriens. «Ils veulent (la sntf, ndlr) démolir nos maisons, nous n'accepterons jamais un tel fait !», tempêtent un groupe de jeunes devant les tas de troncs d'arbres et autres objets hétéroclites, avec lesquels ils ont barricadé le passage à niveau sis à Tavlazt dans le même village. Un énorme bouchon s'est formé conséquemment sur la RN26. Des centaines de voitures, de bus et autres poids lourds se trouvaient immobilisés depuis la matinée d'hier, sous une chaleur étouffante. Les voyageurs étaient contraints de faire un transbordement afin de rallier leurs destinations (Béjaïa, Bouira, Bordj Bou Arréridj ...). Les autorités locales ont tenté vainement de persuader les protestataires d'ouvrir la voie. Ces derniers exigeaient la présence du wali en personne, afin de lui exposer leurs doléances. Dans la foulée, d'autres revendications sont exprimées par les contestataires, notamment la qualité de l'eau d'AEP, qu'ils jugent «très mauvaise». «Beaucoup de personnes ont contracté des maladies rénales à cause de cette eau impropre à la consommation». Il est vrai que les forages de cette région sont situés sur les berges de l'oued Sahel, qui se trouve très pollué, mais aucune épidémie qui serait due à l'eau d'AEP n'est signalée pour le moment. A l'heure où nous mettons sous presse, le passage à niveau de Tavlazt se trouve toujours barricadé par les habitants d'Allaghane qui a priori ne sont pas prêts de lâcher prise, malgré les appels à la sagesse des voyageurs et des autorités locales.