Les habitants du village d'Allaghane (80 km de Béjaïa) ne décolèrent pas. Le passage à niveau de Tavlazt, est demeuré toujours fermé à la circulation depuis lundi. Pour rappel, les protestataires exigent l'annulation pure et simple du nouveau tracé des chemins de fer, de la ligne Béjaïa-Béni Mansour. Ce projet prévoit l'expropriation des propriétaires terriens, notamment la démolition de leurs demeures, qui sont estimées pour la plupart des habitants à des dizaines de millions de dinars. «Je ne laisserai personne démolir ma maison quitte à mourir !», vocifère un sexagénaire excédé. Nonobstant l'indemnisation prévue par la loi, les habitants ne veulent pas entendre parler d'expropriation. Devant le passage à niveau barricadé avec des troncs d'arbres, le ton monte d'un cran. Les protestataires font savoir qu'ils ne lâcheront pas prise, tant qu'une solution n'est pas trouvée. La situation est très sensible, tant des prémices de dérapages sont de plus en plus perceptibles chez les contestataires, qui apparemment ne sont pas prêts de céder. Une délégation de représentants des habitants a été reçue hier par le chef de daïra, en vue de trouver un terrain d'entente. D'ores et déjà, cette délégation est contestée par des protestataires. Dans le même sillage, cette fermeture a créé des bouchons géants, notamment de Tazmalt à Allaghane et dans le village de Béni Mansour. Des voyageurs las d'attendre dans les bus et autres fourgons rebroussent chemin pour revenir à leur point de départ. Les trains de voyageurs comme ceux de marchandises n'ont pas circulé durant ces deux journées. La sntf parle de perte de plusieurs millions de dinars. Des sociétés privées sont également prises dans l'étau, puisqu'elles n'ont pu acheminer leurs produits à leurs destinations habituelles. La fermeture du passage à niveau de Tavlazt a presque paralysé l'arrière-pays de la vallée de la Soummam.