Rien ne va plus entre la direction de Dubai Ports World Djazaïr (DPW Djazaïr) et ses employés. Le spectre de la grève plane à nouveau sur le port d'Alger. Les promesses de règlement de tous les problèmes, à commencer par la réduction du temps de travail de 48 à 40h, sont considérés par les employés, qui menacent de recourir à la grève et de geler toutes les activités, de «fuite en avant». En effet, après avoir accepté de réduire la durée de travail et entamer une série de rencontres pour plancher sur le dossier de la convention collective, la direction a rencontré les représentants syndicaux à plusieurs reprises conformément au programme décidé avec les travailleurs, c'est-à-dire chaque jeudi. Depuis le 24 juin, date de la première rencontre «arrachée» par les travailleurs suite au préavis de grève lancé, «la direction n'a rien apporté de nouveau par rapport à nos revendications», nous a affirmé hier Mohammed Amine Bouziane, membre du syndicat. «Lors de notre rencontre du 1er juillet, les premières négociations sur le programme de travail qui devait commencer le début du mois ont buté sur l'entêtement de la direction», explique notre source. Les travailleurs ont, selon la même voix, proposé le système de travail adopté par l'Epal, refusé catégoriquement par la direction de l'entreprise émiratie qui prétexte un problème de matériel. «C'est inconcevable qu'une entreprise qui se targue d'être aux premières loges dans la gestion portuaire évoque un matériel vétuste», se désole notre interlocuteur qui rappelle le «tapage médiatique» fait par la maison mère à propos de sa gestion moderne et irréprochable. L'espoir animait encore les travailleurs décidés à faire valoir leurs droits mais la deuxième réunion n'a rien apporté de nouveau. «Les négociations sur la convention collective ont encore échoué», fait remarquer M. Bouziane tout en faisant savoir que la direction de DPW voulait appliquer sa propre grille des salaires «scellée et non négociable». «Ils veulent appliquer une grille de salaires sans indemnités», explique le syndicaliste qui ajoute : «A titre d'exemple, l'indemnité forfaitaire de l'ordre de 7500 DA a sauté. Ils veulent instaurer une indemnité générale dont le montant tourne autour de 5000 DA. Nous voulons des détails», tonne notre interlocuteur non sans faire remarquer qu'«à ce rythme, les négociations s'achèveront en 2012». Pour lui, la direction de DPW veut imposer sa propre logique. «Nous ne nous laisserons pas faire et tout porte à croire que nous allons droit vers le gel des activités portuaires», dira encore M. Bouziane qui rappelle que le préavis de grève qui a pris fin le 24 juin est laissé «open». L'option de la reprise de la grève est largement «avalisée». Il ne restera, selon la même source, qu'à dégager la date du début effectif du débrayage. A noter qu'à l'heure où nous mettons sous presse, le syndicat de l'entreprise est toujours en réunion à ce même propos. La direction de DPW est avertie.