Ce pourrait être une grande avancée dans la lutte contre le paludisme. Des chercheurs américains sont parvenus à modifier le génome de moustiques pour les rendre incapables de transmettre le parasite responsable de la maladie. Ce que rapportent leurs travaux publiés, jeudi 15 juillet, dans le Journal of Public Library of Science Pathogens. Le parasite en question, appelé Plasmodium, se transmet à l'homme par le biais d'un moustique des régions chaudes, l'Anopheles. Les entomologistes de l'université d'Arizona ont réussi pour la première fois à modifier le génome de ces moustiques pour les immuniser totalement contre ce parasite. Les chercheurs ont utilisé des techniques de biologie moléculaire pour concevoir un «morceau» d'information génétique pouvant s'insérer dans le génome du moustique, morceau d'information qu'ils ont ensuite injecté dans les œufs de ces insectes. Les moustiques naissant de ces œufs sont devenus porteurs de cette information génétique modifiée, qu'ils ont ensuite transmise à leurs descendants. Après avoir nourri les Anophèles modifiés génétiquement avec du sang infecté par le Plasmodium, les chercheurs ont pu constater que ces moustiques étaient totalement immunisés contre le parasite. L'étape suivante : remplacer les moustiques dans la nature avec des populations d'insectes génétiquement modifiés, incapables de transmettre le Plasmodium. «Si on veut efficacement arrêter la propagation du parasite responsable du paludisme, il faut que tous les moustiques y soient à cent pour cent résistants», conclut Michael Riehle, qui a conduit ces travaux.