Des chercheurs du Laboratoire européen de biologie moléculaire d'Heidelberg et d'une unité Inserm du CNRS de Strasbourg ont découvert que des variations génétiques affectaient la capacité des moustiques à résister au paludisme. En analysant le génome du moustique Anopheles gambiae, vecteur principal du parasite responsable du paludisme, les chercheurs se sont intéressés à sa résistance à un parasite responsable du paludisme chez les rongeurs, Plasmodium berghei. En comparant les génomes des moustiques capables d'y résister à ceux qui ne le sont pas, ils ont découvert une différence sur un chromosome. Ce seul gène appelé TEP1 serait déterminant dans la capacité de résistance du moustique au paludisme. TEP1 encode une protéine qui se lie au parasite Plasmodium berghei et se détruit ensuite dans l'intestin du moustique. Les moustiques résistants ont un allèle (une version) de TEP1 différente. Les chercheurs ont développé une technique comparable à celle de l'étude des levures pour déterminer si ces allèles déterminent le degré de résistance des moustiques au paludisme. Ils ont ainsi pu «éteindre» ces allèles et créer différents degrés de résistance chez des moustiques porteurs de différentes versions de TEP1. Ce gène pourrait aussi être impliqué dans la réponse immunitaire des moustiques au paludisme humain. C'est une piste que les chercheurs veulent désormais explorer afin de rendre plus efficace les programmes d'éradication de la maladie.