A défaut d'un grand nombre de centres d'enfouissement technique et d'efficaces formules et moyens d'élimination des déchets ménagers, la prolifération des décharges sauvages est toujours d'actualité à Constantine. Un épineux problème qui met en péril l'environnement et du coup la santé de la population. Les douze communes que compte la troisième wilaya du pays gèrent difficilement leurs déchets. Une situation qui nécessite l'intervention de toutes les parties concernées. En effet, malgré la fermeture de quatre décharges sauvages, les ordures envahissent la plupart des zones urbaines, les grandes cités et même les quartiers classés résidentiels dont Belle-Vue et Sidi Mabrouk. Les cités Kouhil Lakhdar et du Peuplier sont le meilleur exemple des cités populaires qui sont encerclées par les ordures ménagères. Les APC, censées être un élément principal dans la lutte contre la propagation des décharges sauvages, sont encombrées par ce lourd dossier. Ainsi, les douze communes que compte la wilaya et à leur tête celle de Constantine sont mises à l'index, d'autant qu'elles ont échoué dans l'une de leurs principales missions, à savoir la gestion des déchets. Quelques virées effectuées au niveau des grandes cités populaires et même dans les quartiers huppés nous ont confirmé l'ampleur de cette problématique. Les déchets ménagers encerclent la plupart des quartiers de la capitale de l'est du pays, qui était classée ville propre, durant les années 1980. Les habitants appréhendent l'impact des déchets sur l'environnement. «La nocivité des ordures ménagères et hospitalières angoisse la population. Les déchets sont jetés partout. Presque aucun espace n'est épargné par les ordures. C'est horrible», affirmera une habitante du Ciloc, un des grands et célèbres quartiers de Constantine. D'autre part, la grande majorité des citoyens ne respecte pas les horaires de ramassage des ordures, fixés par les services des APC. Ils se débarrassent de leurs ordures ménagères, à longueur de journée. Les poubelles sont pleines à craquer, matin et soir. Pire, de nombreux citoyens jettent les ordures, sans gêne, sur le trottoir et la chaussée. «Faute de contrôle, de mesures de sanction et d'efficaces actions de sensibilisation, les habitants ne respectent plus les règles d'hygiène», soulignera un habitant de la cité Daksi. Un seul centre fonctionnel Alors que le nombre d'habitants est en hausse, un seul centre d'enfouissement technique (CET) est opérationnel depuis mars. Il s'agit du CET de Boughrab, implanté dans la localité de Benbadis. S'étalant sur plus de 50 hectares dont 41 représentant la surface d'enfouissement, le CET accueil, avant de traiter, 300 000 m3 de déchets venant de six communes, situées dans le sud de la wilaya, à savoir Constantine, El Khroub, Aïn S'mara, Aïn Abid, Ouled Rahmoune et Benbadis. Selon une source de la direction de l'environnement, ledit centre, qui a coûté 510 millions de dinars, est équipé conformément aux normes et a une durée de vie de 20 ans. Il est doté des équipements spécifiques en plus de ceux d'accompagnement. L'espace d'enfouissement comporte dix gigantesques bacs de réception de déchets et trois lagunes, ce qui permettra l'élimination d'une partie des déchets ménagers des communes concernées. 250 millions de dinars dégagés Notons que les travaux de réalisation du CET de Doghra, inscrit dans le cadre du programme national relatif à la gestion des déchets municipaux, sont toujours en cours. Selon la même source, les opérations d'installation des trois gigantesques bacs ont été achevés alors que les travaux de réalisation des structures d'accompagnement, telles l'aire de bascule, la bâche d'eau et la clôture sont en cours. Ainsi, le taux de réalisation du CET de Doghra, situé dans la commune de Zighoud Youcef, est estimé à 50%. Signalons que 250 millions de dinars ont été dégagés pour concrétiser ce projet avant la fin de l'année en cours. Une fois réalisé, le nouveau CET diminuera la pression enregistrée quotidiennement au niveau de la décharge publique de Aïn S'mara, puisqu'il prendra en charge une partie des déchets des communes de Didouche Mourad, de Benihmidan, de Hamma Bouziane et de Zighoud Youcef. Les différents programmes qui ont englouti des sommes colossales et les dispositifs mis en place par les parties concernées n'ont pas réussi à mettre fin au problème des décharges sauvages et de l'incinération des ordures ménagères et hospitalières. La réalisation d'autres centres d'enfouissement technique est une urgence. De l'avis de certains observateurs, les deux CET sont insuffisants, d'autant que des tonnes de déchets sont jetés sauvagement dans la nature. La réalisation d'autres CET dans les plus brefs délais constituera l'un des outils les plus efficaces de gestion et d'élimination des déchets municipaux. «Notre wilaya a besoin de quatre autres CET pour absorber une plus grande quantité d'ordures. Le nombre actuel est insignifiant», précisera l'un d'eux. Et d'ajouter : «La wilaya compte, malheureusement, plusieurs dépotoirs sauvages, à l'image de celui du 13e kilomètre, qui détériorent la nature et le cadre de vie des citoyens, ce qui nécessite l'organisation des efforts et la multiplication des actions relatives à la lutte contre les déchets.»