Ne faut-il pas prendre les devants d'une problématique qui tient à la fois de l'hygiène et de l'écologie en mettant en oeuvre le nombre adéquat d' incinérateurs ? Selon une récente étude, menée dans la commune de Constantine dans le cadre de la mise en oeuvre du schéma directeur de gestion des ordures ménagères, on estime, respectivement, à 299,20 tonnes et 407,13 tonnes la quantité moyenne de déchets qui sera produite quotidiennement en 2009 et en 2021. Leur analyse a fait ressortir que sur un échantillonnage (30 kg par quartier ciblé) prélevé au niveau des quartiers de Souika, Aïn El Bey, la cité Boussouf, et dans trois bidonvilles de la commune, ces ordures ménagères étaient composées en moyenne de 70 % de matières organiques, 12,5 % de matières plastiques, 11 % de papier et carton, 2 % de débris de verre, 3 % de métaux divers et 1 % de chiffons et autres détritus. En outre, dans l'une de leurs conclusions, les promoteurs de cette projection précisent que sur une période de 20 ans (2002/2021), le volume des ordures ménagères aura pratiquement doublé, sachant qu'en 2002 leur quantité, produite journellement, était estimée à 250 tonnes. Dès lors, comment s'étonner d'un tel écart, sachant que la population de la commune de Constantine a évolué démesurément suite à un processus inexorable qui a fatalement conduit le chef-lieu de wilaya à la saturation, à la surcharge puis à l'asphyxie. Greffé à un taux d'urbanisation, passant de 30 % en 1966 à plus de 60 % dans les premières années du troisième millénaire, selon des estimations délivrées par l'office régional des statistiques (ORS), ce dossier posera fatalement de graves problèmes à l'approche de l'échéance fixée dans ce schéma directeur, à moins que la logistique et l'intendance adéquates emboîtent le pas à l'évolution fulgurante de la production d'ordures ménagères. Pour l'heure, sous la pression d'une croissance démographique, toujours importante malgré une nette régression, et du fait de l'incivisme des citoyens et de l'insuffisance chronique des infrastructures urbaines en matière d'assainissement et d'élimination des ordures ménagères, l'on assiste aujourd'hui à une prolifération des décharges sauvages, ce qui pose de graves problèmes d'hygiène et de salubrité publique. Fort heureusement, les parties engagées dans ce dossier sensible ne se voilent pas les yeux, et en particulier la direction de l'environnement où l'on admet volontiers que ces décharges représentent une importante source de pollution et un sérieux vecteur de dégradation du cadre de vie et des espaces naturels. Côté jardin, la mise en œuvre du centre d'enfouissement technique, lequel est domicilié à Boughareb, semble porteur de gros espoirs. Dépendant de la commune de Benbadis, celui-ci assurera le traitement des ordures ménagères de ces communes avoisinantes, à savoir , Aïn Smara, El Khroub, Aïn Abid, Ouled Rahmoune et la commune d'accueil, en l'occurrence Constantine. Selon ce schéma directeur, on serait en mesure de traiter 500 tonnes, quotidiennement, et de stocker, dans le même temps, jusqu'à 300 000 m3 de déchets compactés.