Plus de 60% des PME/PMI sont concentrées au niveau des wilayas du Nord avec une agglomération très étouffée. Un fait qui «rend la maîtrise des risques très difficiles et entraîne parfois des conséquences alarmantes», a averti Noureddine Mameri, responsable au niveau du Conseil national des assurances (CNA). Dans une contribution à la dernière lettre du CNA, ce spécialiste a remarqué qu'en dépit des risques traditionnels (incendies, inondations, etc.), les entreprises sont confrontées aux risques (Risk-Management) qui sont insuffisamment maîtrisés par les chefs d'entreprise. La gestion des risques n'est pas suffisamment développée voire «inexistante» en Algérie. Pour accompagner les entrepreneurs en matière de couverture, de prévention et de rétention des risques, l'Algérie accuse également «un déficit en courtiers dont le nombre est limité actuellement à 27». Pourtant, les courtiers sont les mieux indiqués pour conseiller les 625 000 PME/PMI activant en Algérie. ' accompagnement du secteur de l'assurance des PME/PMI passera par le développement des métiers de courtiers, d'agents généraux et des bureaux d'expertises en nombre et en qualité pour les assureurs d'une part, et d'autre part, par la promotion de la fonction Risk-manager au sein des PME/PMI pour mieux réduire et contenir les risques. Le spécialiste est revenu, par ailleurs, sur les retombées des mesures incitatives prévues pour les PME. Ces mesures conjuguées aux plans de relance économiques engagés au cours de la décennie 2000 ont été d'un apport conséquent sur le plan quantitatif. Ainsi, le nombre de Pme est passé de 159 507 en 1999 pour 634 375 salariés, avec une création de richesse de 2510 milliards de dinars (valeur ajoutée) à 625 039 PME pour 1 756 964 salariés avec une contribution au PIB qui avoisine les 4 237,92 milliards DA à fin 2009. Toutefois, poursuit M. Mameri, «même si la contribution des PME à la formation du produit intérieur brut, hors hydrocarbures, est importante (80%), il n'en demeure pas moins qu'elles enregistrent de lourdes pertes, conséquences des risques qui affectent les objectifs de l'entreprise», citant entre autres les risques de visibilité induits par l'environnement complexe dominé par des fluctuations et des interdépendances des marchés. Plus de 50 000 accidents de travail par an Les gestionnaires de risques ne retiennent, cependant, que les risques de fréquence, à savoir les vols, les actes de sabotage,… et les accidents de travail. Pour ce dernier risque, selon le bilan établi par la sécurité sociale (Cnas) en 2006, les entreprises enregistrent en moyenne 50 097 accidents dont 2739 sans arrêt de travail, 46 691 avec arrêt de travail et 667 décès, ce qui donne un arrêt de travail moyen de 54 jours et une incapacité permanente moyenne de 12,4%, engendrant une facture d'indemnisation de 1,331 milliard DA pour la sécurité sociale. Les conséquences des sinistres d'entreprises sur le plan socioéconomique de la nation sont plus importantes, l'organisation mondiale de la santé estime qu'en moyenne un décès dû à un accident de travail est égal à une perte de 2000 jours de travail en réalité. Cette situation impose d'elle-même un recours aux mesures préventives qui contribueront en grande partie à la réduction de ces risques, a conseillé le spécialiste. Quant aux risques graves, en particulier les incendies, le bilan 2009 de la Protection civile fait état de 989 incendies industriels, dont la majorité sont des PME, ce qui donne un aperçu de l'ampleur des dégâts et de leur impact négatif sur celles-ci. Encore une fois, le recours aux mesures de protection est la solution recommandée pour ce type de risques. Les PME/PMI constituent, selon M. Mameri, «un gisement très important pour les assureurs en termes de couverture tandis que ces derniers peuvent constituer un véritable partenaire pour les PME dans leur lutte continue contre les risques qui les menacent». Il a ajouté que «l'assurance peut rétablir la situation financière d'avant-sinistre dans le cas où celui-ci survient et parfois elle peut garantir la survie de l'entreprise après une tourmente».