Un mois après qu'elle ait été observée, le tribunal d'El Hadjar a jugé illégale la grève de trois jours des 6200 travailleurs de l'entreprise ArcelorMittal, le 21 juin. Le tribunal avait été saisi en référé par la direction de l'entreprise, le jour même, sur la validité du préavis de grève des syndicats. Comme voté le 10 juin par les travailleurs, un arrêt de travail illimité avait été décidé pour appuyer des revendications salariales et notamment l'application d'un avenant à la convention de branche signée entre la Fédération des travailleurs de la mécanique, de l'électricité et de l'électronique (FNTMEE) et la Société de gestion des participations de l'Etat, Transolb. Le directeur général d'ArcelorMittal Annaba, Vincent Le Gouic, a déposé deux plaintes, dont une pour grève illégale, à l'encontre du secrétaire général du conseil syndical de l'entreprise. La demande de suspension pure et simple de la grève pour non-respect des dispositions de la loi régissant les conflits avait eu une suite favorable de la part du tribunal d'El Hadjar, lequel avait ordonné la suspension immédiate du mouvement à son premier jour, rappelons-le. L'injonction du tribunal a d'ailleurs été appuyée par un appel à la reprise du travail de la centrale syndicale et des instances syndicales locales, ce qui avait causé une profonde déception chez les travailleurs et surtout chez leurs représentants avec à leur tête Smaïn Kouadria. Ce dernier avait même démissionné de son poste de secrétaire général avant de revenir sur sa décision à la demande de ses collègues, lesquels avaient fait circuler une pétition de soutien en sa faveur. Indiquons que les membres du conseil syndical ont déclaré hier, après que leur mouvement ait été déclaré illégal par le tribunal, qu'ils comptent faire appel de cette décision auprès de la cour de justice de Annaba.