Le 4e Festival national de la chanson hawzie qui s'est tenu à Tlemcen a honoré l'association Ahbab Cheikh Larbi Bensari en lui décernant le premier prix. Avec ce prix obtenu par cette association, c'est un double hommage qui est rendu à l'un des plus grands maîtres de la chanson andalouse. Le fait que les fondateurs de cette association aient choisi le nom de Cheikh Larbi Bensari est déjà un hommage. Le deuxième est ce prix qui prouve que les enseignants et les élèves de cette association ont suivi la voie du maître. Cheikh Larbi Bensari, qui serait, selon certaines sources, le dernier des chanteurs à connaître les 24 noubas andalouses, a été le premier algérien à représenter la musique andalouse au niveau international. C'était en 1932, au congrès de la musique arabe au Caire. Mais auparavant Cheikh Larbi Bensari s'était produit lors de l'exposition universelle de Paris en 1900. Il a également donné un concert dans la capitale française en 1926, à l'occasion de l'inauguration de la mosquée de Paris. Bien que la concurrence ait été rude au début du siècle dernier à Tlemcen, Larbi Bensari a fini par remplacer son maître Cheikh Boudhelfa et prendre vite la place qu'il mérite aux côtés de Amar Bekhchi, Mustapha Brixi, Bendali Yahia et tous les grands chanteurs et musiciens de Tlemcen et d'Algérie. En 1930, il avait chanté lors d'une soirée à laquelle était conviée Maâlma Yamna. Au lendemain de l'indépendance les gestionnaires de l'ex-RTA qui favorisaient la programmation des chansons variées, notamment celles venant d'Egypte n'ont pas jugé utile de faire appel à ce grand maître. Le résultat, on le connaît. On n'a pratiquement aucun enregistrement télévisé de Larbi Bensari et qui sait, peut-être que les 24 noubas qu'on pleure à ce jour, sont parties avec lui. Il faut dire que ce chanteur n'est pas le seul à avoir été ignoré par les programmateurs puisque Dahmane Benachour, Hadj Mahfoudh, Abdelkrim Dali n'ont laissé chacun que quelques enregistrements qu'on peut compter sur les doigts d'une seule main. Alors avant qu'il ne soit trop tard, faisons appel à Cheikh Mohamed Ghafour, Mohamed Kheznadji et Ahmed Serri pour qu'ils fassent connaître cet art inégalable. Le Ramadhan est à nos portes. Pourquoi pas des soirées avec ces maîtres de l'andalou et du hawzi ?