Le président du Syndicat national des agences de voyages (Snav) se dit satisfait des nouvelles mesures prises par l'Etat en matière d'assainissement et de réorganisation de l'activité. Pour lui, ces mesures permettront effectivement de meilleures prestations et donc d'attirer plus de touristes étrangers. Le nouveau cahier des charges élaboré par le ministère du Tourisme visant la réorganisation de l'activité des agences de voyages a pour objectif principal de revoir la classification des catégories des agences et à différencier leurs activités et champs d'intervention. «Il y aurait désormais deux catégories d'agences. Une partie prendra en charge l'activité réceptive, c'est-à-dire ramener les touristes et faire la promotion de la destination Algérie. La deuxième catégorie prendra en charge les autres activités, tels la omra, le hadj et les voyages organisés à l'étranger», a affirmé Bachir Djeribi, président du Snav. Notre interlocuteur a salué l'élaboration de ces nouvelles mesures prises suite à une concertation approfondie avec les différents acteurs concernés par le secteur du tourisme. Il a affirmé que l'installation prochaine de la commission nationale des accréditations pour contrôler les agréments des agences et la conformité des tâches assurées est une excellente chose. «C'est une mesure qui vise un recensement et un assainissement global du secteur que nous applaudissons», a indiqué M. Djeribi. Il estime que «toutes les agences sont concernées par cette mesure. Elles devront passer devant la commission nationale pour redéfinir la mission et le travail qui leur seront attribués. Cela va permettre aussi de connaître le nombre exact des agences de voyages existantes et celles qui sont encore opérationnelles sur le terrain», a encore indiqué M. Djeribi, en soulignant que le passif révèle l'existence de quelque 950 agences mais qui ne sont toutes actives pour de multiples raisons. A quand les avantages fiscaux ? Notre interlocuteur dira que ces mesures visent à donner plus de priorités aux agences qui font dans le réceptif afin d'attirer plus de touristes à l'intérieur du pays et d'élargir l'éventail en dehors du tourisme saharien. «Nous avons formulé des propositions pour accorder des avantages fiscaux aux agences, les doter de matériel roulant plus consistant, leur accorder des prêts bancaires pour développer cette activité dont la réussite dépend essentiellement de la mise en place d'importants moyens», a-t-il expliqué. Toujours dans ce contexte, le président du syndicat a reconnu l'existence de deux handicaps majeurs qui entravent l'évolution de cette activité. «Il y a le problème de la communication et celui de la formation», a-t-il précisé. Il a expliqué que la participation de l'Algérie, à travers les représentants des agences touristiques dans les foires internationales, reste un élément insuffisant pour réussir le challenge. «C'est une forme de publicité et de communication que nos professionnels sont en train d'assurer à l'étranger mais qui a encore besoin d'être développée et intensifiée dans le cadre d'un plan global de politique à l'étranger. La continuité et le travail de fond en marge de ces manifestations touristiques ont un grand rôle à jouer dans la promotion», a-t-il expliqué, en ajoutant que les problèmes de la formation du personnel qualifié dans le domaine est en voie de règlement. De nouveaux produits touristiques nationaux Notre interlocuteur estime que la réhabilitation des infrastructures d'accueil dans les régions qui connaissent une affluence importante de touristes, notamment à Ghardaïa, à Timimoun, à Béchar et autres, va favoriser l'arrivée des touristes. Le président du syndicat affirme que les pays traditionnels de l'Europe, comme la France, l'Espagne, l'Italie, l'Autriche, la Suisse, la Belgique et la Hollande, sont les plus ciblés par les agences de voyages. «Nous avons arrêté un nouveau plan visant à élargir la catégorie de notre clientèle et attirer de nouvelles nationalités vers le potentiel touristique algérien. Pour cela, notre politique va s'orienter vers les pays de l'Europe de l'Est ayant intégré l'UE. Nous allons participer cette année à des foires à Londres, à Montréal et dans d'autres régions du monde pour les inciter à découvrir notre pays», a-t-il encore ajouté. Pour ce qui est de l'année touristique écoulée, notre interlocuteur affirme que l'activité a enregistré une hausse de 20 à 25% par rapport à la saison dernière. «Nous prévoyons de nouvelles destinations et de nouveaux circuits pour l'année prochaine», a-t-il encore souligné. Il dira que l'introduction de la possibilité pour le citoyen d'ester l'agence de tourisme existait auparavant dans le cahier des charges. «Ce problème est dû au manque de contrôle mais aussi au manque d'information. Les gens ne savent pas où se plaindre en cas de dépassements et parfois ignorent les clauses des contrats qu'ils signent, ce qui est à l'origine de beaucoup de problèmes», a-t-il affirmé.