Depuis un certain nombre d'années, chaque saison estivale est marquée par des pénuries parfois aiguës de divers produits de large consommation, plus particulièrement le pain. Celle de cette année (la pénurie du pain), annoncée par les professionnels, sera plus ressentie d'autant plus qu'elle coïncide avec le mois de Ramadhan qui commencera dans une dizaine de jours. Ce constat a été fait hier lors d'une conférence de presse tenue par Youcef Kalafat, président de l'Union nationale des boulangers, affiliée à l'Union nationale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), même s'il admet que la consommation de cet aliment va baisser pendant le mois sacré. Cette «pénurie attendue», a-t-il expliqué, sera le résultat de la désorganisation totale de l'activité des boulangers due à l'absence des pouvoirs publics qui devraient la réguler. Ils citera à cet effet les congés annuels qui devraient être régis par des règles strictes, rappelant que la majorité des boulangers prennent leurs congés annuels en août, ce qui implique une baisse importante de la production de pain. En plus de la cherté des matières premières, les boulangers se plaignent des coupures fréquentes de courant électrique qui font non seulement perdre aux professionnels du pain, 7500 dinars par heure, a expliqué Kalafat, mais contribue également à la baisse de la production qu'il a estimé à 80% durant cette période. Pour sa part, Salah Souilah, secrétaire général de l'UGCAA, a tenu à rassurer quant à la disponibilité des autres produits tels les fruits et légumes et les viandes. L'UGCAA, a-t-il dit, a lancé un appel aux pouvoirs publics, notamment au ministère du Commerce, ainsi qu'à l'ensemble des commerçants pour travailler main dans la main pour «un mois de Ramadhan sans spéculation sur les prix des produits de large consommation». M. Souilah explique la disponibilité des fruits et légumes à titre d'illustration, par la coïncidence du mois sacré avec la saison des récoltes. Les prix de ces derniers connaîtront, selon lui, une baisse considérable par rapport à l'année dernière, particulièrement la pomme de terre dont les réserves sont considérables, a-t-il relevé. Il rappellera pour ce qui est des viandes blanches que les stocks prévus sont de l'ordre de 500 000 tonnes, ajoutant que 4200 tonnes de poulet congelé sont disponibles en plus des 4000 tonnes de viande bovine congelée qui seront importées d'Inde dont le premier lot arrivera demain. Le poulet congelé sera vendu à 250 dinars le kilo, alors que la viande bovine importée sera écoulée à 450 DA/kg, rappellera encore le secrétaire général de l'UGCAA, qui prévoit une baisse de 4 à 6 dinars sur les prix du sucre, de l'huile ou encore de l'eau minérale. Le SG de l'UGCAA n'omettra pas d'évoquer le projet de loi relatif à la concurrence adopté récemment qui, à ses yeux, stabilisera le marché.