Avant la nuit du doute, c'est la semaine du doute pour les citoyens qui appréhendent une hausse des prix à l'approche du Ramadhan. La couleur est d'ailleurs annoncée, certains produits, dont la viande blanche et la sardine, ont déjà grimpé. Les commerçants ne semblent pas prêts à changer de comportement, le mois de jeûne étant pour eux, depuis longtemps, l'occasion de réaliser des bénéfices considérables grâce à la boulimie des consommateurs durant ce mois. C'est à croire que les pouvoirs publics et les commerçants jouent à qui aura le dernier mot, mais les expériences passées ont toujours montré que rien ne peut arrêter la flambée une fois qu'elle a été décidée. Les ménages sont saignés à blanc chaque année, sans que rien vienne alléger leurs tourments ni mettre un frein à la spéculation. Chaque année aussi, le ministère du Commerce s'engage à réguler le marché, sans succès. Les commerçants eux-mêmes n'hésitent pas à afficher leur scepticisme quant à l'application des mesures annoncées par le ministère de tutelle, notamment le dispositif destiné à réguler les prix des produits de large consommation annoncé en début d'année par l'ancien ministre du Commerce. Ni les dispositifs mis en place ni les menaces de sanctions, ni les appels à la raison ne sont parvenus à maîtriser la flambée. A la vue des prix qui ont commencé à prendre la courbe ascendante, les consommateurs ne peuvent qu'être incrédules. Pourront-ils avoir avec leur modeste budget de quoi garnir leur table ? D'ailleurs, garnir est un verbe qui ne peut être conjugué face à des étals où les étiquettes donnent le tournis. Il faut plutôt espérer avoir de quoi se sustenter après une longue journée de jeûne, alors que des denrées comme les viandes rouges et blanches risquent fort d'être inaccessibles pour le commun des citoyens, même avec les assurances du ministère du Commerce qui promet d'en inonder le marché à des prix abordables. Mais encore faudra-t-il que l'on se résolve à en consommer, les réticences s'affichant déjà par rapport à la provenance de ces «carnes». Mais il n'y aura pas que les viandes qui risquent de manquer sur la meïda. La fermeture des boulangeries durant ce mois ne manquera pas de provoquer une pénurie de pain, comme l'ont annoncé les boulangers eux-mêmes. Les départs en congé se feront sans qu'il y ait une concertation autour de l'obligation du service public, et, là encore, sans que les pouvoirs publics trouvent à redire. Encore une fois, ils seront mis devant le fait accompli. Tout comme le sera l'UGCAA qui prouve à chaque fois qu'elle ne représente rien. Il a été promis au citoyen que les produits de large consommation seront disponibles et que les prix ne connaîtront pas de hausse. C'est la semaine du doute, les étals le diront. R. M.