La nouvelle loi régissant les professions de comptable, d'expert-comptable et de commissaire aux comptes a été récemment publiée dans le Journal officiel. Une des nouveautés introduites dans ce texte porte sur l'obligation d'être de nationalité algérienne pour exercer ces fonctions. La corporation a applaudi cette mesure, selon Mohamed Lamine Hamdi, président du Conseil de l'ordre des experts-comptables, des commissaires aux comptes et comptables agréés. Ce dernier avait tiré la sonnette d'alarme au sujet des répercussions sur la souveraineté nationale en ouvrant l'activité aux étrangers. Il se trouve que cette recommandation a été prise en compte par les autorités puisqu'une restriction sur le principe de nationalité a été introduite. «Nous sommes satisfaits par rapport au fait que cet aspect a été pris en considération.» Notre interlocuteur a indiqué que «nous allons et nous devons appliquer les mesures prises par cette loi, nous nous inscrivons positivement dans son application, ce n'est plus le moment de l'évaluer», a-t-il dit. Toutefois, il a précisé que «nous allons procédé à la réunion du conseil afin de débattre des différentes mesures entreprises avec tous nos partenaires». M. Hamdi a souligné que «nous avons exprimé au préalable notre avis sur certains points avant même l'élaboration de la loi, il y a des points qui ont été pris en considération et d'autres non, je pense qu'il y a eu un débat tout à fait démocratique. A l'issue de ce débat, les différentes institutions ont pesé le pour et le contre». La loi relative aux professions d'expert-comptable, de commissaire aux comptes et de comptable agréé vise notamment la réorganisation de l'exercice de la profession comptable régie, pendant presque vingt ans, par la loi 91-08 qui a montré toutes ses limites dans la conduite et l'accompagnement des changements intervenus dans la sphère économique et dans la profession de comptable sur le plan international. Exigeant la nationalité algérienne à toute personne désirant exercer la profession d'expert comptable, de commissaire aux comptes et de comptable agréé, elle permettra de sécuriser et de protéger l'économie nationale avec ses deux leviers, à savoir les secteurs public et privé, et ce, par l'élaboration de données comptables fiables et conformes aux normes internationales. Pour ce faire, la loi stipule la création de trois catégories professionnelles en raison de la spécificité de la mission de chacune d'elles, à savoir l'Ordre national des experts-comptables, la Chambre nationale des commissaires aux comptes et l'Organisation nationale des comptables agréés, qui exerceront sous la tutelle du ministère des Finances par le biais d'un nouveau Conseil national de comptabilité (CNC). En somme, la loi consacre ainsi la réappropriation par les pouvoirs publics (ministère des Finances) des prérogatives relatives au contrôle de la qualité, à la délivrance des agréments et à la formation des experts-comptables, des commissaires aux comptes et des comptables agréés.