A l'heure du f'tour, on est tous devant l'écran de la télévision à regarder et écouter la récitation du Coran et l'adhan (appel à la prière). La télévision algérienne a pris l'habitude de passer de très grands récitateurs tels qu'El Bousseyri ou Abdessamed. Cela est bien mais on se demande pourquoi nos récitateurs ne passent pratiquement jamais. L'année passée, on était content de voir le jeune lauréat de Forsane El Qorane qui a été programmé mais cela reste insuffisant. Les programmateurs pourraient bien revoir les archives pour repasser par exemple cheikh Baba Amar, l'ancien muphti d'Alger qui passait régulièrement dans les années 1960. Cheikh Abdelkader El Bouleidi, qui dirige la récitation tous les jours de l'année à la mosquée Saoudi de Blida, est toujours en forme et peut passer à la télévision avec sa belle voix et son style typiquement algérien. On pourrait faire appel à l'imam de la mosquée de Sidi M'hamed qui récite également dans le style algérien avec une voix merveilleuse. Son appel à la prière est vraiment exceptionnel. Le muezzin de la mosquée de la Scala près d'El Biar, M. Zouaoui, est également très doué, tout comme cheikh Sari à Bouzaréah. Il faut dire qu'il y a de belles voix pour réciter le Coran dans le style algéro-andalou à Blida, Médéa, Constantine, Béjaïa, Tlemcen et d'autres villes. On peut penser aussi aux récitateurs très doués des zaouïas des villes du Sahara et du nord du pays. Une petite tournée à El Hamel à Boussâada ou dans les zaouïas d'Adrar, de Béchar et d'ailleurs serait sûrement utile pour découvrir des voix. Il faut penser aussi que certains chanteurs, c'est-à-dire ceux qui sont connus pour leur sérieux et leur approche de la religion tels que Mohamed Kheznadji, Ahmed Serri, cheikh Abdelghafour qui est lui-même adepte du soufisme et dont le père était le cheikh de la zaouïa Zianiya. On pourrait également faire appel à des chanteurs qui se sont retirés tel Ali Zoubeidi ou qui ont décidé de s'engager dans la chanson religieuse comme Djelloul.