Après quelques mois de l'application de certaines mesures dans le cadre de la loi de finances complémentaire pour 2009, notamment dans le volet économique, les réactions des opérateurs étrangers persiste toujours, notamment à l'encontre de l'instauration du Credoc (crédit documentaire). Ainsi, les opérateurs français, américains ou encore tunisiens sont tous soumis aux mêmes règles de jeu. Récemment, le ministre tunisien des Affaires étrangères, M. Abdelwaheb Abdallah, s'est exprimé sur cette question et a précisé que "les mesures prises par le gouvernement algérien ne doivent pas nous inquiéter", a-t-il affirmé avant d'ajouter que "l'objectif des autorités algériennes, c'est rééquilibrer la situation au profit du pays en mettant un frein à certains agissements émanant de nombre d'investisseurs étrangers, afin d'assurer sa stabilité économique, ce qui serait normal". Dans le même sillage, le ministre des Affaires étrangères a assuré que "toutefois, la qualité des rapports qui lient la Tunisie à l'Algérie reste privilégiée". Il a rappelé plus loin qu'"il ne faut pas oublier les avantages accordés aux produits et marchandises tunisiens et qui sont effectifs, l'accord commercial spécifique signé entre les deux pays en vertu duquel les marchandises tunisiennes exportées vers l'Algérie sont exemptées de taxes. Sauf pour un certain nombre de produits limité d'ailleurs à une liste qui fait aujourd'hui l'objet de négociations entre nous et le gouvernement algérien en vue de sa suppression totale". Rappelons pour l'histoire que les mesures prises par le gouvernement algérien stipulent que les sociétés constituées après la promulgation de la loi de finances complémentaire pour 2009 pour l'exercice d'activités de commerce extérieur ont fixé la participation algérienne à 30%. Pour les investissements dans les secteurs industriels, la participation des entreprises étrangères ne pourrait en aucun cas dépasser les 49%, et d'après les officiels algériens, une partie des bénéfices devrait être réinvestie en Algérie. Une balance de devises excédentaire au profit de l'Algérie est désormais obligatoire pour les investissements étrangers, directs ou en partenariat pendant toute la durée de vie du projet. Ce qui reviendrait à dire pour certains investisseurs potentiels que ce sont plutôt des mesures de dissuasion massive. D'autre part, le ministre a également parlé des efforts de la Tunisie pour dynamiser le processus de l'intégration économique maghrébine et arabe. Il a rappelé que le Maghreb est au centre des préoccupations de l'Etat tunisien qui milite pour la concrétisation des mesures autorisant la libre circulation des fonds et des personnes entre les pays maghrébins. Sans oublier l'achèvement des procédures administratives et légales pour le lancement de la Banque maghrébine d'investissement et de commerce extérieur (BMICE); un instrument important fortement réclamé par les milieux d'affaires. Nassima Bensalem