Les syndicats autonomes de la santé publique ont accueilli avec satisfaction les déclarations faites hier par le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière portant notamment sur une éventuelle augmentation salariale. Le ministre avait annoncé, lors de la cérémonie d'inauguration du premier service d'immunologie au CHU Mustapha Pacha, une éventuelle augmentation salariale et l'annulation de la décision portant ponction sur salaires des praticiens de la santé. Aussi, le premier responsable du secteur a évoqué l'amélioration des conditions de travail du corps médical, tout en promettant d'apporter des solutions aux problèmes posés par ces derniers. Le docteur Lyes Merabet, président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) joint hier par téléphone, a estimé que «les déclarations rendues publiques par le ministre restent rassurantes et apportent beaucoup d'espoir à la corporation». Affirmant que le plus important des doléances pour lesquelles ils ont militées demeure l'amendement du statut particulier et la promulgation du nouveau régime indemnitaire, M. Merabet a émis cependant quelques réserves concernant l'aboutissement de ce dernier dossier. Il craint donc qu'il ne puisse pas faire objet de négociations, puisque déjà ficelé par la tutelle et plafonné unilatéralement à un taux de 30%. Un taux jugé en deça des attentes des praticiens de la santé, qui ont toujours milité pour un taux allant de 60 à 67% calculé sur le salaire de base et sur l'indemnité d'expérience professionnel (IEP). Le président du SNPSP considère, par ailleurs, que le changement à la tête de la tutelle a ouvert la porte du dialogue et a apporté un peu d'apaisement à la famille de la santé publique qui s'est engagée dans une grève qui a duré six mois. Tout en se déclarant optimiste, Merabet espère voir du concret. Un conseil national extraordinaire sera organisé début octobre, dit-il, afin d'évaluer la situation. De son côté, le président du Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP), Mohamed Yousfi, a indiqué que les déclarations du ministre vont dans le même courant que le processus engagé entre la tutelle et les syndicats depuis un mois et demi, après la crise vécue durant six mois. Il a insisté également sur les deux importants points que constitue la plateforme de revendications non encore pris en charge, à savoir le statut particulier et le régime indemnitaire, qu'ils «défendent depuis plusieurs années déjà». Selon lui, son syndicat ne peut pas accepter d'être sanctionné injustement via un statut indigne pour les praticiens de la santé. Il conclut : «Si la tutelle veut améliorer le système de la santé publique et assurer des soins de qualité, il faut qu'elle réunisse les conditions de travail.»