En matière de réformes hospitalières, rien de durable ne peut être construit sans un assainissement préalable des structures de santé publique. L'installation de nouveaux cadres qui ont été choisis sur la base des compétences qui existent au sein du ministère de la Santé dénote la réelle volonté de M.Aberkane, ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, d'aller de l'avant dans son entreprise de moralisation du secteur de la santé publique. Car aucune réforme hospitalière ne pourrait être viable sans la remise à flot des caisses des hôpitaux, endettées de près de 14 milliards de dinars. L'initiative du ministre est d'ailleurs saluée par les syndicats autonomes dont le Snapap, fortement implanté dans la sphère des blouses blanches. «Notre organisation est sereine et optimiste quant à l'engagement de ses directeurs centraux d'un débat qui s'inscrit dans le dialogue et la concertation, en perspective de la nouvelle mission du ministre induite par la réforme hospitalière», note un communiqué du Snapap qui suggère au ministre de revoir les rapports de l'IGF faits depuis l'année 92 jusqu'à l'année en cours et ce, pour mettre à nu les vrais responsables de la faillite de la santé en Algérie. Le Snapap invite également le syndicat des gestionnaires de la santé à faire preuve de plus d'indépendance dans la décision et d'éviter l'ombre de L'Ugta. A ce propos rappelons que dans notre précédente édition le syndicat des gestionnaires a clairement fait savoir à ceux qui le critiquent qu'il n'était pas à la solde de l'Ugta et qu'il n'a jamais eu de relation autre que celle du respect mutuel avec l'ensemble des syndicats autonomes: «Ce protocole est le résultat de notre conviction profonde que les travailleurs ne trouveront de salut qu'en l'union; les deux syndicats ont plus de points de convergence que de divergence. Aussi rien n'empêche que nous nous attelions à oeuvrer ensemble à la défense des acquis du système national de santé, à élaborer une politique de partenariat et de coopération mutuellement profitable et ce, dans le respect de l'autonomie et des spécificités de chaque syndicat», a-t-on fait remarquer. Pour que la politique de santé publique ne se heurte plus au mur de l'incurie, le Snapap demande au ministre et à ses directeurs centraux de lutter contre la corruption qui bat son plein dans les établissements hospitaliers. Il se dit prêt à faire des propositions très efficaces pour lutter contre le fléau de la corruption qui pourrait y sévir encore. Avec une telle disposition du syndicat autonome Snapap et non des moindres, l'on ne peut qu'être optimiste pour la politique de réforme de la santé qui souleva pourtant dès son annonce un tollé général.