Une semaine après le début du mois de ramadhan, voilà que les bourses commencent déjà à sentir le poids des jours qui restent. S'il est vrai que les prix ont retrouvé une certaine stabilité après la folie des premiers jours, il reste que les prix sont toujours élevés comparativement à la saison dernière. Le ramadhan, ce mois qui bouscule les habitudes alimentaires, est une rude épreuve, même pour les bourses les plus nanties. Le désarroi touche de larges franges de la société qui subissent les extraordinaires retombées des spectaculaires augmentations et des tendances liées à l'hystérie de consommation. Les prix des produits alimentaires de base, comme les légumes, étaient encore chers hier sur la place du marché tizi-ouzéen. La pomme de terre, qui coûte en dehors de la ville 24 dinars, était affichée à 35 DA, le piment à 80 DA, la tomate à 40 DA et la salade au même prix. Quant aux fruits, la pastèque qui reste accessible à toutes les bourses coûte entre 20 et 25 DA/kg, et le reste risque tout simplement de ne pas figurer dans le menu. La poire est préposée à 135 DA, la pomme est moins chère. Enfin, dans l'ensemble, la plupart des prix produits qui ornent la table du f'tour restent élevés. Pour les viandes, nombreux sont ceux qui nous ont avoué s'en passer. «Nous mettons de la viande dans la chorba seulement. Et de temps à autre, on se permet du poulet», nous dira Ahmed, père de famille de huit membres. Il ajoutera : «Si l'on doit se fier à certaines tendances, on se retrouvera dans l'obligation de dépenser un minimum 1500 DA/jour. A ce rythme, il nous faut 45 000 à 50 000 DA pour le mois, sans compter les frais de l'Aïd ! Croyez-vous que j'ai les moyens de me permettre autant de dépenses que je considère comme superflues ?», ajoutera-t-il. Pour cette première semaine, notre interlocuteur avoue avoir déjà dépensé 10 000 DA, mais Ahmed n'est qu'un cas parmi des dizaines de milliers de chefs de famille qui passent le mois de ramadhan comme ils peuvent. Il est aujourd'hui quasiment impossible de donner un montant approximatif des dépenses d'un ménage pendant ce mois.