Le prix de la pomme de terre n'est pas le seul à grimper. En cette dernière semaine de Ramadhan, ce sont encore et comme désormais c'est l'habitude, les prix sur les marchés qui flambent. Les familles déjà éprouvées par les dépenses de la rentrée scolaire, ont affronté, vaille que vaille et plutôt mal que bien, la période de Ramadhan et s'apprêtent à vivre un Aïd qu'elles perçoivent déjà peu différent des autres. En effet, les premières hausses nous viennent des marchés aux fruits et légumes. Dès l'approche des fêtes, les étals s'emballent et il n'y pas de raison pour que cette année soit différente. Hier, et sur les étals du marché le plus achalandé et le plus à la portée des bourses, celui de Draâ Ben Khedda, les prix ont subitement grimpé. Le chou est affiché gaillardement à 60DA, le haricot vert, lui, est carrément proposé à 100DA alors que le reste suit allégrement, seul l'oignon est resté sage avec un prix des plus acceptables de 10 à 15DA le kg. Le seul problème, et il est de taille, c'est le prix de la pomme de terre. Ce tubercule qui entre dans l'alimentation de base des Algériens a commencé par être proposé au milieu du mois à 45-50DA pour finir ces jours derniers à 60DA et la hausse n'est pas encore terminée, disent les marchands des quatre saisons qui tablent sur le prix de 100DA. On peut se passer de haricots verts mais pas de pomme de terre disent les pères de famille. Approchés, les marchands essaient d'expliquer ou plutôt de donner une explication, chacun à sa façon. Certes, les explications qui semblent tenir la route ne paraissent guère convaincantes mais, que faire? Celui-là vous dit que c'est la période entre saisons et donc la rareté sur les marchés de gros qui détermine les prix, l'autre prétend que l'Etat n'a pas importé ce produit contrairement aux autres années ce qui n'a pas permis d'assurer la soudure et enfin, il y a ceux qui remettent en cause la productivité. «Cette année, les fellahs n'ont eu que de faibles rendements, 5 quintaux au lieu des 15 à 20 généralement attendus!» Il semble que même la région d'Aïn Defla, réputée être grosse productrice de ce tubercule, se plaint de sa rareté et beaucoup d'affirmer qu'à ce rythme, les prix vont rester élevés jusqu'à la prochaine récolte prévue vers novembre. Les ménagères, elles, restent abasourdies «comment faire face aux besoins de la famille avec ces prix?» Et ce n'est pas la tendance haussière des marchés qui démentirait leurs propos. Les marchands eux-mêmes se mettent de la partie. Ainsi, sur toujours le marché de Draâ Ben Khedda, un marchand ou se passant comme tel, avait affiché du raisin gaillardement présenté comme du dattier à 80DA, le mercredi dernier, au matin, le soir, le même raisin était affiché à 90DA et le lendemain de bonne heure, la marchandise était affichée à 100DA. Pas moyen de faire autrement dira-t-il à ceux qui lui font la remarque: «Dans trois jours c'est l'Aïd!» Les bras en tombent à ceux qui essaient de comprendre ces pratiques! Il est vrai que le marché est régi par la loi de l'offre et de la demande, mais une régulation semble toujours de mise tant que nos marchands ne sont pas réellement des marchands.