Depuis 2005, un juge d'instruction au tribunal d'Anvers, en Belgique, tente de dénouer les fils d'un vaste trafic de diamants passant par Israël, puis les ports francs de Genève, avant de rejoindre Anvers, premier pôle mondial dans le négoce de pierres précieuses. Les montants en jeu portent sur près de 400 millions d'euros. Mais le 14 juillet dernier, le Tribunal pénal fédéral (TPF), la plus haute instance judiciaire de la Confédération suisse, a opposé une fin de non-recevoir à la justice belge. Le TPF refuse la transmission de documents saisis dans une société fiduciaire genevoise, chargée de la comptabilité de deux entreprises costaricaines installées aux ports francs de Genève, spécialisées dans le transport de diamants. Motif de ce refus d'entraide judiciaire, le juge d'instruction belge n'aurait pas démontré qu'il y a bien eu, à la clé, une escroquerie fiscale ! Pourtant, des pièces du dossier attestent bien du cheminement pour le moins curieux des diamants.