En cette troisième soirée de la 5e édition du festival national de la chanson chaâbi, le théâtre national Mahieddine Bachtarzi a abrité un panel de cinq lauréats qui ont montré leur talent et leur voix au timbre particulier devant une assistance nombreuse constituée de mélomanes. Rabia Rachid (Bouira), Boudra Zahran El Mahdi (Mostaganem), Kheloui Nacéra (Tizi Ouzou), Mébarkia Abdenabi (Sétif) et Fettani Mouloud (Alger) ont interprété avec brio des qaçaid (chants) qui ont su insuffler une synergie à ce genre musical si prisé. Le public connaisseur et averti qui a fredonné les chansons s'est délecté de nombreuses qaçaid de chanteurs célèbres du chaâbi. L'invité de la soirée, Abdelkader Chaou, comme à son habitude, a charmé l'assistance. Ce 5e festival du chaâbi vise à promouvoir et à former un vivier de jeunes et nouveaux talents pour une relève conséquente. C'est ce que corroborent les arguments du commissaire du festival, Abdelkader Bendaâmèche, lui-même professionnel de ce genre artistique. «Cette institution a été créée pour le renouvellement du potentiel artistique en leur créant des espaces d'expression qui convergent vers la finale pour exercer ce métier. Le but est la découverte de talents et la formation afin qu'ils reprennent le flambeau en connaissant la musique, la poésie et la classification des modes musicaux avec lesquels ils pérennisent ce style musical. En outre, cette édition tend à créer un nouvel interprète de cette chanson populaire traditionnelle pour qu'il puisse perpétuer ce patrimoine en connaissance de cause.» Dans cet état d'esprit, Abdelkader Chaou, qui interpréta une qacida et une chanson de son cru, confirme ces dires : «C'est une excellente idée de programmer ce festival pour connaître les nouveaux talents qui suivent ce style musical.» A ce sujet, le chaâbi a fait des émules, et les férus de ce genre sont légion. En témoigne l'importante participation à cette manifestation artistique émanant de toutes les wilayas du pays. Cela prouve que ce style ancien qui n'a pas pris une ride reste toujours d'actualité. Dans ce registre, le commissaire du festival indique que «le casting s'est effectué entre mars et mai avec des tournées artistiques des candidats lauréats suite à l'envoi des fiches de participation au niveau de leur wilaya et de leur candidature retenue par un jury de sélection». Il est à noter que pour cette soirée, une jeune fille de Tizi Ouzou, Nacéra Kheloui, a interprété admirablement la chanson de H'ssissen Atare el Kafsse. Cette version 2010 du festival a vu trois participations de la gent féminine, contrairement aux éditions précédentes où une seule femme mélomane a intégré ce festival. Cette nouvelle version du festival, qui semble réglée au quart de tour et qui a sélectionné de nouveaux venus selon des critères stricts, permet de cerner les problèmes inhérents à la relève et de lancer de nouveaux talents. Mardi, la finale du programme du festival déterminera les compétences de chacun, et le lauréat de cette cinquième édition pourra se lancer dans le cadre professionnel.