Recherche n Le rideau est tombé mercredi soir au Théâtre national Mahieddine-Bachtarzi sur la seconde édition du Festival national du chaâbi (du 4 au 10 octobre) auquel ont pris part 34 chanteurs. Le jury, présidé par El-Hadj Boudjemaâ El- Ankis, actuellement doyen de ce genre musical, a décerné le premier prix au chanteur Abdelhak Bourouba (Alger). Le second prix a été attribué à Rédha Bachir (Bouira) tandis que le troisième est revenu à Rachid Guettafa (Mostaganem). Les lauréats entameront une tournée nationale. Le jury, composé de personnalités de renom, a pris notamment en compte, dans sa notation, la voix, le rythme, la diction, l'interprétation, l'authenticité du texte musical, ainsi que la tenue de scène. Interrogé sur cette présente édition, Abdelkader Bendaâmach, commissaire du festival, a déclaré qu'«elle est plus aguerrie», car, «on n'a pas, explique-t-il, cessé de travailler et, compte tenu de l'expérience de l'édition précédente, d'améliorer notre façon et méthode d'organisation». Et de poursuivre : «Tel qu'envisagé l'année dernière, on est entré, lors de ce festival, dans le domaine de la connaissance et de la recherche en éditant un livre – El mouhim fi diwan el melhoun (l'essentiel du melhoun) – consacré entièrement à la poésie populaire. Nous avons tenu à éditer un livre pour laisser une trace du festival.» S'exprimant, en outre, sur cette publication, Abdelkader Bendaâmach souligne qu'une «telle initiative vise encore à récupérer la mémoire, en passant de l'oralité à l'écrit, c'est une manière de préserver ce riche patrimoine populaire qu'est le melhoun», avant d'indiquer que «le livre que nous mettons à la disposition des mélomanes, aussi bien professionnels qu'amateurs, constituera un outil de travail, une référence, un document sur lequel chercheurs et universitaires peuvent s'appuyer dans leur travail de recherche». S'ajoute à cette publication livresque une édition d'un coffret CD contenant les récitals de la première édition. «Désormais, et à chaque festival, nous renouvellerons l'initiative. La prochaine édition nous éditerons les concerts de cette année et ainsi de suite. C'est une manière pour nous de constituer une discothèque, voire des archives sonores.» Interrogé, par ailleurs, sur les motivations du festival, Abdelkader Bendaâmach relève que «notre ambition consiste à renouveler le fonds artistique, trouver de jeunes et nouveaux talents, les faire connaître en leur donnant la possibilité de faire valoir leur sensibilité artistique. Nous œuvrons de manière à faire de ce festival une école. Effectivement, le festival se veut un trait d'union entre la jeune et l'ancienne génération. «Cette approche pédagogique du festival apparaît à travers la participation – chaque année – de quelques grands noms de la chanson chaâbie. Ces chanteurs qui accompagneront les jeunes talents en assurant la première partie de chaque soirée et partageront avec ces derniers leurs expériences dans le domaine. Il y a, là, donc, un échange, une continuité. Cela permet d'assurer la relève. Il convient de souligner que le festival ne se borne pas à accorder la possibilité de faire connaître ses potentialités musicales à des talents typiques. «Nous ne voulons pas un festival «régional». C'est un festival national qui, par définition, englobe toutes les régions du pays. C'est toute l'Algérie qui y est représentée», relève M. Bendaâmach. Enfin, interrogé sur la composition de l'orchestre qui accompagne les jeunes talents, le commissaire du festival souligne que c'est «une volonté de mettre sur pied un ensemble musical représentatif». Celui-ci est composé de musiciens venus des quatre coins du pays. «C'est pour dire que le chaâbi n'est pas seulement une musique propre à une seule région comme l'Algérois ou le Mostaganémois, mais de dire que c'est une musique écoutée, appréciée et pratiquée partout même dans le pays, d'où d'ailleurs la participation de candidats venus de Guelma, de Souk Ahras, de Tiaret, de Ghardaïa…»