Un responsable du gouvernement canadien a rencontré Djamel Ameziane, un Algérien de 43 ans, détenu à Guantanamo depuis 8 ans, pour lui faire bénéficier de l'exil politique au Canada, ont indiqué hier des médias canadiens. Des groupes de défense des droits de l'homme souhaitent que Djamel Ameziane, actuellement emprisonné à Guantanamo, recouvre son droit de revenir au Canada, en vertu du Programme de parrainage privé des réfugiés. Selon la presse, le Canada s'intéresse à Djamel Ameziane, depuis que le centre des droits constitutionnels, Amnesty International, et divers organismes de défense des droits de l'homme aient présenté un rapport afin de permettre d'enquêter sur les dépassements commis par les Etats-Unis à l'encontre du prisonnier algérien et des autres détenus. C'est d'ailleurs le premier prisonnier algérien qui jouit d'un tel intéressement et qui pourrait bénéficier de l'exil politique au Canada. Djamel Ameziane est l'un des plus anciens détenus à Guantanamo. Il a vécu à Montréal pendant cinq ans dans les années 1990 avant de déposer une demande d'asile, qui a été rejetée en 2000. La chaîne de télévision Arabya a diffusé hier un documentaire sur le détenu algérien, en montrant pour la première fois des photos de lui. L'initiative du Canada intervient au moment où le gouvernement reçoit des critiques intérieures de la part des organisations des droits de l'homme. Les raisons font que le Canada n'a pas demandé aux Etats-Unis de lui livrer le Canadien Omar Khadr, détenu également à Guantanamo et accusé de crime de guerre. Pour ce qui est du cas de Djamel Ameziane, l'homme s'est rendu en Afghanistan en 2000. C'était le seul pays qui l'acceptait sans visa ou autre papier d'identité. Pour éviter de retourner en Algérie, M. Ameziane a décidé de s'établir en Afghanistan et d'y lancer éventuellement une entreprise. Mais quand l'offensive militaire contre les talibans a commencé en 2001, il a été enlevé par des chasseurs de prime qui l'ont remis aux forces armées américaines. Celles-ci l'ont par la suite transporté à la base de Guantanamo, à Cuba, où il est détenu depuis février 2002. Ses avocats affirment qu'il n'est pas accusé d'avoir reçu d'entraînement militaire ou terroriste, qu'il n'a pris part à aucun combat et qu'il n'y a aucune preuve de son implication dans la planification ou le financement d'attentats terroristes. L'Algérie a accueilli, jusque-là, les 11 ex-détenus de la prison de Guantanamo. Ils ont été innocentés.