C'est sur un lit d'hôpital et avec beaucoup d'émotion que nous avons retrouvé Zerga, ce prodigieux gardien de but des années soixante qui a marqué le football algérien des premières années de l'indépendance aussi bien sous les couleurs du Mouloudia d'Alger des Aouadj, Bouras, Metrah, Lemoui et consorts que sous le maillot de l'équipe nationale d'Algérie aux côtés des Mekhloufi, Zitouni, Lalmas et tant d'autres stars de l'époque. Dans une des chambres du service Bichat de l'hôpital Mustapha, il était là allongé sur un lit amputé de la jambe droite, accablé par ce cruel destin, lui le gardien volant qui avait charmé les foules et qui avait même affronté la prestigieuse équipe du Brésil des Pelé, Garrincha et Djalma Santos, un certain 18 juin 1965 au stade Fouques du Parc d'Oran (actuel stade Zabana). Zerga, une légende heureusement encore vivante mais hélas affligée par cette culture de l'oubli et de l'ignorance qui fait qu'un ancien international de cette envergure soit confronté à son sort dans la solitude et l'indifférence des responsables du football national. Heureusement qu'il y avait en ce lundi soir après le f'tour quelques âmes magnanimes, comme Nacer Bouiche, président de l'Association des anciennes gloires du football algérien, ainsi que Hamid Bernaoui, ancien joueur de l'USM Alger, venus rendre visite à Zerga afin de le réconforter et lui apporter leur soutien durant cette douloureuse et pénible épreuve. Ce qui m'a le plus marqué chez Zerga, c'est ce courage inébranlable malgré la difficulté dans laquelle il se trouve et surtout l'attention qu'il continue de porter au football algérien et qu'il exprime par un jugement plutôt amer. Il garde néanmoins la foi en rendant grâce à Dieu en ce mois de piété et en remerciant les rares personnes qui se sont inquiétées de son état.