Comme quoi il ne sert à rien de précipiter les choses. Vendredi soir, à la suite du match nul concédé par les Verts face à la Tanzanie, on a sorti la grosse artillerie pour bombarder les joueurs algériens et leur entraîneur, Rabah Saâdane. Il est vrai qu'un tel résultat ne peut être que considéré comme compromettant pour la qualification à la phase finale de la CAN 2012. D'autant que 24 heures plus tard, c'était au tour des Marocains d'entrer en scène, eux aussi chez eux, contre la République centrafricaine. Les Lions de l'Atlas, qui sont à la recherche d'un nouveau souffle après avoir raté la Coupe du monde et la CAN 2010, comptaient bien profiter de ce match pour entamer leur renouveau. En outre, le faux pas des Algériens face aux Tanzaniens leur servait d'avertissement contre tout excès de confiance tant on sait que lorsqu'on affronte un adversaire plus faible que soi on a tendance à croire que le match sera d'une grande facilité. Il reste que les Marocains avaient de quoi se montrer optimistes car ils disposent d'une sélection qui comprend des joueurs qui évoluent dans quelques grands clubs du continent européen comme Chamakh (Arsenal), El Hammadi (Ajax Amsterdam), Boussoufa (SC Anderlecht), El Ahmadi (Feyenoord Rotterdam) ou Benattia (Udinese) sans oublier les Hadji et Basser de l'AS Nancy-Lorraine ainsi qu'El Arabi du SM Caen. 83e du classement Fifa, l'équipe du Maroc ne pouvait que gagner face à une sélection centrafricaine qui pointe à la dernière place de ce même classement, la 202e. Tout plaidait, donc, pour que les Lions de l'Atlas entament cette phase de qualification à la CAN 2012 sur une victoire. Restait à savoir combien de buts Chamakh et ses camarades allaient marquer pour faire plaisir à leurs supporters, notamment ceux qui avaient envahi les gradins du stade Moulay Abdallah de Rabat. On avait seulement oublié qu'un adversaire aussi faible soit-il peut vous créer des problèmes pour peu que vous aussi y mettiez du votre en développant un jeu proche de la médiocrité. Et c'est ce qui s'est passé samedi soir à Rabat dans un match où on a vu une sélection marocaine, au jeu complètement désorganisé, avec des joueurs hors du coup, se faire tenir en échec par une équipe centrafricaine qui s'est bien défendue et qui n'a pas du tout volé le point du match nul. Il est incroyable que l'équipe marocaine joue de la sorte. C'est une sélection sans âme que nous avons vue ce soir là. On avait l'impression que les Chamakh, El Hammadi et autre Boussoufa n'étaient que de modestes footballeurs sans aucune expérience. A aucun moment l'équipe marocaine n'a su hausser le rythme du jeu face à des Centrafricains qui avaient su quadriller le terrain selon le schéma tactique de leur entraîneur, le Français Jules D'acorsi, ancien coach de la JSM Béjaïa. Pis, en dépit de leur domination, les Lions de l'Atlas ne se sont, presque pas, créés d'occasions de but. Les rares fois où ils étaient parvenus à transpercer le rideau centrafricain, ils se sont heurtés à un très bon gardien de but du nom de Geoffey Lambet. Pour tout dire, le jeu développé vendredi soir par les Algériens face à la Tanzanie a été plus convainquant que celui amorphe des Marocains samedi soir. Nul doute que ces derniers attendent avec impatience l'arrivée de leur nouveau coach, le Belge Eric Gerets car celui qui les a coachés samedi soir, à savoir le Français Dominique Cuperly, a montré ses limites. Toujours est-il que ce résultat relance les Algériens dans la course à la qualification à la CAN 2012. Sur ce qu'on a vu à Rabat, ces derniers ont les capacités de s'imposer à Bangui entre les 8 et 10 octobre prochain. Les Verts ont, certes, mal démarré face aux Tanzaniens mais il apparaît que désormais tout est possible dans ce groupe. Il ne fallait simplement pas précipter les choses et paniquer.