La production céréalière pour l'année agricole 2009-2010 est de 4,5 millions de tonnes, en régression par rapport à l'année précédente, où l'Algérie a enregistré une récolte de 6,1 millions de tonnes. C'est ce qu'a indiqué hier Rachid Benaissa, ministre de l'Agriculture et du développement rural, en marge de la rencontre portant sur la mise en œuvre des programmes de renforcement des capacités humaines et d'assistance technique, organisée au niveau de l'Institut national de la recherche agronomique. Le ministre a précisé que ce recul de la production est la résultante de la conséquente baisse de la production d'orge. Quant à la production des blés dur et tendre, elle a été similaire à celle enregistrée au cours de l'année précédente. L'Algérie a produit au cours de l'exercice précédent 2,4 millions de tonnes de blé dur et 1,13 million de blé tendre. Le ministre rassura au passage que l'Algérie ne reprendra pas de sitôt l'importation de blé, mais «il y a sur le marché d'autres importateurs». Le déficit se maintiendra pour le blé tendre, ce qui signifie que les importations seront poursuivies. A propos du recul de la production d'orge, Rachid Benaissa a expliqué que l'année agricole a été caractérisée par un faible taux de pluviosité en plus de la reconversion de certains céréaliculteurs qui produisaient l'orge vers la production de blé dur. Un choix motivé par le gain puisque le blé dur est repris par l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) au prix de 4500 DA/quintal alors que le prix de l'orge est de 2500 DA/q. Malgré la baisse de la récolte d'orge, l'Algérie dispose d'un stock suffisant pour ses besoins de deux années. Pour la prochaine campagne labours-semailles, des efforts sont entrepris pour améliorer la qualité des semences et la disponibilité des fertilisations. Le ministre a annoncé, par ailleurs, un projet de relance du transport ferroviaire des céréales. Le budget inhérent à ce projet est dégagé pour réaliser une ligne spécialisée pour le transport des céréales. Revenant sur le thème de la rencontre, il a indiqué que la mise en œuvre de ce programme de formation, qui mobilisera un budget de 23 milliards de DA, vise essentiellement à renforcer les capacités techniques des agriculteurs, des éleveurs, des entreprises du secteur de l'agroalimentaire et de tous les intervenants gravitants autour du secteur agricole et du monde rural. Outre la formation de 10 000 cadres du ministère et des instituts techniques, les programmes qui seront lancés à partir du 1er octobre prochain concerneront quelque 90 000 personnes activant dans le secteur agricole. Selon le ministre «il faut passer au stade de la décentralisation des actions pour avoir une meilleure efficacité et répondre aux attentes des agriculteurs". Des programmes spécifiques à chaque région seront lancés pour toucher un monde rural qui compte 11 millions d'habitants.