La fête de l'Aïd, qui a coïncidé avec les journées de vendredi et samedi, a été célébrée dans une ambiance conviviale et festive à Béjaïa, comme dans le reste du pays d'ailleurs. En effet, dès les premières lueurs du soleil, les rues commençaient déjà à grouiller de monde, notamment des enfants et des adolescents, emmitouflés dans leurs habits neufs et munis de tas de jouets avec lesquels ils jubilaient tout au long de la journée. Les fidèles, quant à eux, ont pris le chemin des mosquées, afin de faire la prière de l'Aïd. Ainsi, après un mois de jeûne, les populations savourent la fin du jeûne. Plus aucune face de carême n'était remarquée dans les rues. L'ambiance était à son comble : les coups de pétard retentissent d'une manière ininterrompue dans les rues, des grappes d'enfants et d'adolescents vont çà et là, devant les étals des jouets, des pétards... pour en acheter. La plupart des étals sont tenus par des garçons, qui trouvent en cette fête l'occasion de se procurer de l'argent afin surtout de s'approvisionner en articles scolaires. Tous les coups sont permis avec ces jeunes débrouillards. A Tazmalt pour l'exemple, des adolescents ont aménagé des étals de fortune pour les jeux de hasard (dés, cartes...), d'autres ont aménagé des petites gargotes de fortune tenues sur les trottoirs. Inutile d'évoquer les conditions d'hygiène dans lesquelles sont préparés les sandwichs de frites, de merguez, de viande hachée et d'omelettes, le tout arrosé avec des sauces douteuses laissées à l'air libre. Ces petits coins sont tenus à quelques mètres de la chaussée, d'où se dégage les gaz d'échappement, très nombreux en cette fête. L'intoxication planait sur des centaines d'enfants qui risquaient de terminer la fête dans le pavillon des urgences. Qu'à cela ne tienne, le plus important est que l'Aïd est passé, grosso modo, dans de bonnes conditions à Béjaïa. Même si dans les hôpitaux que compte la wilaya il y a des enfants qui n'ont malheureusement pas goûté à la joie de l'Aïd comme leurs semblables, il n'en demeure pas moins qu'ils ont pu avoir un peu de chaleur de la part de leurs proches, qui ne les ont naturellement pas oubliés, la preuve ils les ont gâtés en leur offrant des jouets et des gâteaux, tout en espérant que les prochaines fêtes de l'Aïd ils seront guéris et fêteront parmi leurs proches et amis l'Aïd. Les visites familiales, autre rituel inévitable, caractérisent ces journées de fête, laquelle est célébrée dans une ambiance familiale, durant laquelle les accolades sont échangées entre les différents habitants dans les rues ou à la maison autour d'une table bien garnie de toutes sortes de gâteaux et de friandises. Les circoncisions connaissent un pic durant l'Aïd, où beaucoup de bambins, pas du tout contents et pleurnichant pour quelques-uns, se sont fait circoncire. Dans le même ordre d'idées, et durant cette journée également, les kiosques multiservices se trouvent bondés de monde. Des centaines de personnes, voire des milliers ont rechargé des crédits pour téléphones portables, afin d'appeler ou d'envoyer des SMS de félicitations aux proches et aux amis habitants loin. Par ailleurs et contrairement aux ans précédents, cette année, et pour la première fois, la fin de la fête de l'Aïd coïncide justement avec la rentrée scolaire. En effet, aujourd'hui, en attendant le chiffre que communiquera la direction de l'éducation de Béjaïa, des milliers d'élèves auront rejoint leurs écoles dans toute la wilaya, après des vacances scolaires diversement passées. Cette succession d'événements sociaux (ramadhan, Aïd et rentrée scolaire) n'est pas sans conséquences sur les bourses des ménages, qui à chaque fois sont appelés à faire des sacrifices, afin de tenter de satisfaire leur progéniture, exigeante au demeurant. En conséquent, il leur reste la rentrée scolaire pour que leur portefeuille «reprenne» les dépenses. Allez courage !