Le secrétaire général du syndicat d'entreprise d'ArcelorMittal Annaba a dévoilé en fin de semaine que la direction affiche son intention de mettre en branle un plan social déguisé, qui devrait toucher les personnels des structures commerciales avant la fin de l'année 2010. Un projet qui aurait été initié à l'insu des représentants des travailleurs et qui a pour objectif immédiat la réduction des effectifs de l'entreprise de l'acier de 400 postes d'emploi. Selon le secrétaire général du syndicat, ce dégraissage des effectifs concernera essentiellement les salariés de 14 points de vente de l'entreprise répartis au niveau national, précise notre source. Il serait question, ajoute-t-il, de départs volontaires et de mise à la retraite pour les salariés qui sont en âge d'y faire valoir leurs droits. ArcelorMittal aurait mis en place un système de primes d'encouragement au départ allant jusqu'à 3 millions de dinars pour concrétiser son plan social. Cette mission a été confiée au directeur commercial d'ArcelorMittal Annaba, M. Cassou, lequel a adressé un courrier en ce sens aux directeurs régionaux de l'entreprise. Le directeur commercial a également organisé une rencontre nationale des cadres commerciaux de l'entreprise à Oran du 27 au 30 septembre prochain. Cette initiative de l'entreprise de l'acier éventée risque de mettre de nouveau le feu aux poudres et de provoquer une autre levée de boucliers au sein des structures d'ArcelorMittal, déjà ébranlées par deux grèves générales depuis le début de l'année en cours. Ceci au moment où les pouvoirs publics et la Centrale syndicale appellent de toutes leurs forces à la négociation et à la concertation entre syndicat et direction, pour ne serait-ce que sauver ce qui peut l'être encore d'un contrat de partenariat qui bat de l'aile un peu plus d'une année avant son échéance. Un échec annoncé pour les deux filiales de la multinationale, avec la situation de crise qui prévaut au niveau d'ArcelorMittal Tébessa où les deux sites miniers qui en dépendent ne produisent pratiquement plus rien pour des raisons évidentes de mauvaise gestion. Comme signalé dans nos précédentes éditions, la société des mines ne dispose même plus de son parc matériel roulant, engins d'extraction, de chargement et de transport, immobilisés en totalité depuis plusieurs mois. De plus, ses principaux responsables sont impliqués dans des affaires de détournement de deniers publics et privés, de faux et usage de faux et de facturations fictives sont passibles de lourdes peines de prison. Le directeur général de ArcelorMittal Algérie, Vincent Le Gouic, alerté sur la situation explosive qui prévaut à Ouenza et Boukhara a effectué une visite de travail et d'inspection jeudi dernier et a pu se rendre compte de l'étendue des dégâts. Il n'aurait pas manqué de dire vertement sa façon de penser au directeur général par intérim des mines, rapportent des sources proches de cette entreprise. Cerise sur le gâteau, A. Bouchami, le DG par intérim avait, en guise d'accueil sur les sites, préparé une réception à laquelle étaient conviés le P/APC d'Ouenza et le secrétaire général de la wilaya de Tébessa et durant laquelle ArcelorMittal devait céder officiellement à la commune les locaux d'une coopérative bien social du syndicat des mineurs pour servir de crèche, semble-t-il. Ce qui n'avait pas été convenu avec le syndicat, qui s'y est opposé fermement, mettant Le Gouic dans la gêne, affirment des témoins. Ce dernier a dû écourter sa visite et reprendre sans plus tarder la route en direction de Annaba.