Plusieurs Palestiniens ont appelé samedi à mettre fin aux négociations de paix directes israélo-palestiniennes si la construction reprenait dans les colonies juives à l'issue du moratoire de dix mois décrété par Israël, prévu dimanche, rapportent des médias. «Pas de négociations de paix, si la colonisation continue», «le gel de la colonisation doit être total», ont scandé les manifestants regroupés à El Khalil en Cisjordanie. Les pourparlers directs entre le président palestinien Mahmoud Abbas et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avaient repris le 2 septembre à Washington et se poursuivent par une série de rencontres à différents niveaux. L'autorité palestinienne insiste sur la nécessité de voir ces négociations aboutir à la création d'un Etat palestinien indépendant et sur l'arrêt total de la colonisation israélienne dans tous les territoires occupés. Washington a proposé une prolongation de trois mois du moratoire, le temps de parvenir à une entente sur les frontières, formule que soutiennent les négociateurs palestiniens, selon des sources palestiniennes. Toutefois, à New York, le président Abbas a fait savoir qu'il ne se contenterait pas d'une «solution partielle», d'un compromis qui ne garantirait pas un «arrêt total» de la colonisation. «S'ils (les Israéliens) continuent à éroder l'intégrité territoriale de la terre palestinienne, à changer la composition démographique de ces territoires et leur caractère géographique, pourquoi perdons-nous notre temps ?», a affirmé le secrétaire général de la Ligue, Amr Moussa, en référence aux colonies. Annoncé le 25 novembre 2009 pour une durée de dix mois, le moratoire porte sur les implantations de Cisjordanie occupée, où vivent 300 000 colons israéliens mais pas sur les milliers de chantiers déjà engagés, ni sur la construction de bâtiments publics (écoles, synagogues, bains rituels, etc.).