Peut-on imaginer un monde sans violence ? L'ampleur prise par le phénomène nous contraint, hélas, à répondre par la négative. Violence dans les écoles, au sein des campus universitaires, violence dans les stades, en milieu urbain, la violence est partout. La profusion des cas rapportés quotidiennement par les journaux donne froid dans le dos. Que ce soit sur les personnes ou contre les biens, le phénomène inquiète encore plus par les nouvelles formes d'expression qu'il prend ces derniers temps. L'enlèvement et le lâche assassinat du jeune Abderrahim à Bordj Bou Arréridj ou encore les émeutes de Diar Echams sont la preuve que la violence commande désormais le comportement des uns et des autres. Un conflit entre deux adultes peut-il expliquer qu'on s'en prenne à la vie d'un enfant ? Revendiquer son droit au logement doit-il permettre de recourir à des émeutes avec mort d'homme ? Ces cas de violence restent certes extrêmes et épisodiques, a contrario des agressions physiques sur les paisibles citoyens en vue de les dépouiller de leurs biens, aussi bien en milieu rural que dans les grandes villes. Une situation qui met à mal la notion de sécurité dans notre société et augmente l'inquiétude de ne pouvoir mettre un terme à cette descente aux enfers, favorisée par la délinquance et le trafic de drogue. Face à la gravité du fléau, il est navrant de constater qu'à ce jour aucune étude sociologique sérieuse n'a traité le phénomène dans toute sa composante. Car cerner les causes de cette violence et ses auteurs est une chose, apporter les remèdes en est une autre et des plus ardues. S'il est admis que la violence se nourrit de la présence de problèmes sociaux, les remèdes se résument dès lors en le règlement de ces maux, dont en premier lieu celui du logement et de l'emploi, deux éléments à même d'assurer à l'individu une vie décente. Les dernières opérations de relogement qui ont concerné des milliers de citoyens sont assurément une chose louable. Mais sur les lieux, force est de constater que les premières commodités de vie sociale, comme surtout des écoles pour accueillir dans les meilleures conditions les élèves et des structures de soins font malheureusement défaut. D'où des classes surchargées, ce qui n'augure rien de bon, sachant que la violence en milieu scolaire est l'une des plus difficiles à combattre. Recourir encore à la violence pour régler un problème de surcharge de classes ? Quel dommage !