La violence. Un terme qui revient trop souvent dans les colonnes des journaux. Violence dans les écoles, dans les stades, dans la rue, dans le monde du travail. La violence et son corollaire l'insécurité est partout. Les affaires traitées quotidiennement au niveau des tribunaux ont toutes pour trame la violence. Aucun secteur n'est épargné, même pas ceux réservés au savoir et à la science. L'université algérienne est plus que jamais au centre d'actes de violence qui prennent des propensions qui font peur. Assassinats au pluriel, utilisation d'armes blanches pour la moindre escarmouche, sans compter les accrochages quasi-quotidiens entre les résidentes des cités universitaires sont le lot de ce secteur censé former l'homme, le cadre de demain. L'assassinat, l'année dernière, dans l'enceinte même de l'université de Mostaganem d'un enseignant en informatique par son élève est encore frais dans les mémoires qu'un nouveau cas est enregistré à Sétif où un jeune étudiant poignarde son camarade. A Annaba, des étudiantes ont fait usage d'armes blanches contre d'autres étudiantes non résidentes, pour dénoncer l'insécurité qui règne dans ces lieux. Le plus récent est celui de la faculté de droit de Boukhalfa, à Tizi Ouzou, où un étudiant a été tabassé, ce qui a conduit à un arrêt des cours. Un fait grave de trop qui renseigne sur l'état dans lequel évoluent ces enceintes, où il est pourtant difficile au premier venu d'accéder. Quand l'insécurité et la violence viennent à régner en maître des lieux, c'est la porte ouverte à toutes les dérives. Des droits et des devoirs entérinés par un règlement intérieur qui régit ces lieux est un document officiel, mais il n'est pas toujours respecté par tous, y compris par ceux-là mêmes qui sont chargés de son application. Une seule négligence suffit parfois pour remettre en cause toute une organisation et être à l'origine de dérapages. Les premiers à veiller sur ces situations sont les agents de sécurité, cette branche de l'administration qui a un rôle éminemment important. Pourtant, bien souvent, ces derniers ont été les prompts à faillir à leur mission. Sinon comment expliquer la possession d'un poignard par un étudiant dans un amphithéâtre ? Ce marasme est favorisé par l'inertie des commissions paritaires et des conseils de discipline installés au sein des établissements et dont le rôle est de traiter tous les cas de violence. Tant que ces dernières ne sont pas réactivées et qu'un travail de fond n'est pas fait pour endiguer ce phénomène qui touche de plein fouet quasiment tous nos campus universitaires, il sera difficile de croire à son éradication. Le temps urge de voir l'université algérienne revenir à sa mission première de lieu d'éclosion d'idées modèles et nouvelles qui, à leur tour, engendreront le changement de la société algérienne.