Plusieurs élus d'Oran toutes obédiences confondues que nous avons contactés pour prendre leur avis sur le texte du projet réforme du code communal adopté mardi en conseil des ministres ont été unanimes à reconnaître l'urgence d'une refonte en profondeur du fonctionnement des assemblées locales et de la mise en place de nouveaux mécanismes dans la relation assemblée-administration locale. Ces derniers, qui ont déclaré ignorer encore le contenu de la mouture adoptée, ont souligné que l'adoption d'un nouveau code permettra aux élus de recouvrer leurs attributions pour concrétiser au mieux les aspirations des citoyens-électeurs. Dans ce contexte, un élu FLN, membre de l'assemblée communale d'Oran, a indiqué que la léthargie qui caractérise le fonctionnement actuel des assemblées est le résultat des anciens textes devenus obsolètes. «Le mal qui ronge actuellement les assemblées élues est né durant la période du terrorisme, quand dans l'urgence, des délégations exécutives communales furent installées. Le mal est né quand des élus, assassinés, ont été remplacés par des volontaires issus des rangs des organisations de masse et qui n'avaient aucune connaissance du fonctionnement de ces structures», dira-t-il. Un autre élu RND, ancien maire de la localité de Hassi Bounif dans la wilaya d'Oran, a déclaré ne pas connaître le contenu du texte adopté en conseil des ministres. «Je sais que la révision de l'ancien code constitue le cheval de bataille de toutes les formations politiques aussi bien de l'alliance présidentielle que celles de l'opposition, mais je crois qu'il faudra attendre les débats au niveau des deux chambres du parlement pour connaître la portée du projet de texte et son impact futur sur le fonctionnement des assemblées locales», a-t-il souligné. Un élu du HMS de la commune d'Oran a quant à lui indiqué que sa formation politique a toujours revendiqué la révision des anciens codes communal et de wilaya. «Nous avons à plusieurs reprises participé à des séminaires consacrés justement à cette révision et nous avons adopté à plusieurs reprises des recommandations, mais je ne sais pas si le projet adopté en a tenu compte. Nous avons toujours revendiqué la mise en place de mécanismes qui favorisent l'instauration d'une démocratie participative qui permette un meilleur contrôle citoyen des assemblées élues et qui définisse clairement les attributions de l'élu. Les situations de blocage vécues actuellement par plusieurs assemblées sont justement nées des anciens textes qu'il s'agit aujourd'hui de réactualiser», dira-t-il. En attendant, tous ceux que nous avons approchés ont été unanimes à dire qu'ils n'ont pas encore analysé le contenu de la mouture discutée et adoptée en conseil de gouvernement. «Nous préférons attendre ; nos partis nous inviterons sûrement à en débattre avant son passage devant les deux chambres du parlement», ont-ils affirmé.