Les vendredis se suivent et se ressemblent. Ils sont devenus un calvaire pour le citoyen qui voit ainsi sa journée de repos hebdomadaire, en plus du samedi, se transformer en un moment de monotonie en essayant à tout prix de trouver un moyen pour créer de l'ambiance et de l'animation, d'autant que rien ne s'y prête durant ces moments-là. Dans tous les pays du monde qui se respectent, les boutiques, les magasins et autres marchands de produits de première nécessité, ou même les administrations, sont ouverts également durant les deux jours de repos. Une manière comme une autre de rendre la ville vivante, mais aussi d'attirer une clientèle avide de se délasser après une semaine de dur labeur. Le vendredi devrait également permettre aux touristes d'égayer leur journée afin de connaître les habitudes du pays et de ses habitants, et de mieux contempler le paysage. Il est vrai que le code du travail en vigueur énonce une réglementation stricte des repos dont doit bénéficier chaque salarié. Elle est plus que nécessaire, mais cela ne devrait pas empêcher les boutiques et magasins d'ouvrir leurs portes devant les gens qui en ont tant besoin. Ainsi, en instituant, depuis l'été 2009, le week-end semi-universel (vendredi-samedi) comme journées de repos hebdomadaire au lieu de jeudi-vendredi, dans les rues, les discussions sur l'ouverture des commerces le vendredi faisait rage. Dans sa résolution finale, adoptée à l'issue de son conseil national tenu récemment, l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) a appelé ses adhérents à ouvrir leur commerce les vendredis. L'UGCAA a même décidé de lancer une campagne de sensibilisation des vendeurs afin de les inciter à s'adapter au nouvel aménagement du week-end. Mais les mauvaises habitudes ont la peau dure, elles continuent à prendre le dessus. Les commerçants ont, en effet, selon la tradition habituelle, de tout temps fermé boutique le vendredi, qu'ils considèrent comme leur journée de repos, en plus du fait qu'elle coïncide avec la grande prière. Effectivement, nous avons pris l'habitude de vivre ce jour comme une journée «morte» durant laquelle la majorité des commerces baisse rideau, à commencer par les boulangeries et les magasins d'alimentation générale. Certains boutiquiers rencontrés affirment que «l'instauration du week-end semi-universel ne changera rien pour eux, car ils ont pris l'habitude de travailler tous les jours de la semaine», disent-ils. En tout état de cause, si lors des journées de repos ils trouvent le prétexte pour ne pas être de service, il est aisé de constater que même durant les autres jours de la semaine la plupart des travailleurs, notamment ceux exerçant dans les administrations publiques, quittent leurs bureaux à midi pour le déjeuner, et ne reprennent le travail que vers 14h… En somme, les journées de repos, devenues «mortes» pour le seul fait que tout est fermé, il serait aujourd'hui grand temps que les principaux concernés ou encore les pouvoirs publics se penchent sur ce sujet de discussion de tout le monde. Autrement dit, il faut donner un sens concret à la notion de «service public» tant chantée.