Les quotidiens espagnols à grand tirage ont estimé, hier matin, à plus de 300 ressortissants algériens qui auraient tenté de gagner les côtes espagnoles, depuis jeudi dernier. Le nombre de ces candidats à l'immigration clandestine serait encore plus important dans la mesure où il n'est pas établi que des pateras (embarcations de fortune) n'aient pu déjouer la vigilance des gardes-côtes ou certaines d'entre elles ne soient pas, actuellement, en dérive haute mer, voire naufragées. C'est le cas d'une barque d'à peine cinq mètres de longueur avec 19 ressortissants algériens à bord qui avait pu être localisée et secourue, dimanche en fin de matinée, à 55 milles (environ 114 km) au large de Cabo de Gata, par une patrouille irlandaise de l'Agence européenne de contrôle des frontières (Frontex). Ces 19 harraga qui devaient arriver en début de soirée au port d'Almeria s'ajoutent aux 61 autres, parmi lesquels se trouvait une femme, dont les embarcations avaient été interceptées quelques heures auparavant dans la même zone par les gardes-côtes espagnols. Dès jeudi, les gardes-côtes espagnols avaient été mis à l'épreuve par l'arrivée de huit pateras au large de la côte andalouse avec à bord 58 ressortissants algériens, dont deux femmes. Une autre embarcation qui serait partie dans le cadre de ce même convoi depuis le port de Dellys, avec 14 occupants dont un mineur, aurait dérivé «accidentellement» en direction de Palma où elle avait été interceptée, suite à une alerte donnée par des habitants de la localité où elle tentait d'accoster. Un porte-parole de la délégation du gouvernement des Baléares a déclaré que ces candidats à l'immigration clandestine, à l'exception du mineur qui a été placé dans un centre d'accueil social de Palma, seront transférés au centre de détention des étrangers en situation de séjour illégal de Barcelone d'où ils seront rapatriés vers leur pays d'origine après les formalités administratives d'usage. Les autorités locales d'Almeria, qui ont engagé les mêmes procédures d'usage en vue du rapatriement de tous les harraga arrêtés dans cette région depuis le week-end, ont tenu à souligner que cette vague de pateras avait été localisée grâce au système de surveillance côtière (Sive) mis en place l'année dernière dans cette zone devenue, depuis 2006, la destination privilégiée des immigrés clandestins en provenance des côtes algériennes. Ces mêmes sources ont annoncé, par ailleurs, que la pression migratoire algérienne s'effectuait, également, par voie terrestre sur la ville de Melilla, proche de la frontière avec l'Algérie, et même sur Ceuta où, selon la gendarmerie locale, trois Algériens avaient, vainement, tenté de gagner à la nage cette préside espagnole, à partir de la côte marocaine.