Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, a annoncé jeudi une nouvelle feuille de route que devront suivre les nouveaux walis. Il a été décidé aussi de rompre avec les anciennes méthodes de travail en ouvrant les portes pour écouter les doléances des citoyens, a-t-il affirmé lors d'un point de presse tenu à Djenan El Mithak, en marge de la cérémonie d'installation de walis nouvellement nommés. «Le but de cette rupture est de mettre en place une administration rénovée imprégnée d'un nouveau mode d'organisation», conformément aux nouvelles lois comme le code communal, expliquera le ministre. Les nouveaux walis prendront en charge les projets inscrits dans le cadre du programme quinquennal 2010-2014, en plus de ceux inscrits dans le programme 2004-2009 qui ne sont pas encore réalisés. Ils devront traiter aussi avec «la plus grande rigueur les problèmes qui ont une incidence directe sur la vie des citoyens», a-t-il insisté, remarquant que des conflits importants entre l'administration et les citoyens n'ont pas encore été résolus. Un service du contentieux sera ainsi créé dans chaque wilaya. Selon lui, les préoccupations de la population gravitent autour des problèmes de logement, d'emploi, d'hygiène et d'insécurité. Les parkings sauvages organisés Parmi les priorités des nouveaux walis figure l'éradication des parkings sauvages. Le ministre a indiqué, à ce sujet, avoir demandé à la Sûreté nationale de régler le problème de ces lieux de stationnement anarchiques. Une enquête est déjà engagée avant de sélectionner des gardiens parmi les jeunes qui gèrent actuellement ces parkings afin de leur délivrer des badges et fixer la redevance que devront payer les propriétaires de véhicules. A propos du commerce informel, Daho Ould Kablia a reconnu «l'incapacité de l'Etat de l'éradiquer» et a affirmé que les pouvoirs publics n'ont guère l'intention de «faire la chasse à ce commerce», soutenant ne pas vouloir «partir en guerre contre les jeunes qui activent dans la sphère informelle». Le plus grave, à son sens, ce sont les pratiques frauduleuses des commerçants formels qui commercialisent des produits sans facture. Quant aux jeunes, des mesures seront prises pour les orienter vers le commerce réglementé. Revenant sur le mouvement des walis, il a indiqué que 11 walis ont été remerciés alors que les autres ont été mutés vers d'autres wilayas. «Le grand mouvement entrepris n'est pas lié à l'incompétence, l'honnêteté ou l'âge avancé des walis». Les raisons, poursuit le ministre, sont liées entre autre à l'état de santé de certains walis au moment où d'autres ne parvenaient pas à avoir de bonnes relations avec leurs employés et les citoyens. Pour mettre en avant la compétence des nouveaux walis, il a noté que la majorité d'entre eux étaient des walis délégués ou secrétaires généraux de wilayas. Pour le choix des personnes, Daho Ould Kablia a expliqué que pour les wilayas du sud, par exemple, il a été opté pour «des hommes qui ont de l'énergie car ces wilayas accusent un énorme retard dans la réalisation des projets». Le mouvement coïncide, en effet, avec le lancement du programme quinquennal 2010-2014 en plus des échéances électorales prévues dans les prochaines années. Décidant de faire la rupture avec les anciennes méthodes de travail, le ministre a relevé que le dernier mouvement a touché, outre 28 walis mutés, les walis délégués, les secrétaires généraux de wilaya, les directeurs de la réglementation et des affaires générales (DRAG) ainsi que les directeurs de l'administration locale (DAL) et les chefs de daïra. Dans le détail, il a précisé que 12 walis ont été nouvellement nommés, 8 maintenus dans leurs wilayas respectives, 7 cadres promus walis délégués, 33 secrétaires généraux de wilaya, dont 10 nouvellement promus, l'ensemble des DRAG et DAL, avec deux nouvelles promotions, 215 chefs de daïras mutés, dont 35 nouvellement promus. L'absence de femme dans le mouvement est justifiée, selon le ministre, par le manque de profil répondant aux critères indispensables pour pouvoir régler les problèmes qui prévalent dans les wilayas. Evoquant le passeport biométrique, il a reconnu que les contraintes rencontrées par les citoyens ont trait principalement au manque de moyens. «Nous disposons de 60 équipements alors que nous avons besoin de 600».