Daho Ould Kablia a présidé, hier, la cérémonie de l'installation du nouveau DGSN en la personne du général-major Hamel à l'Ecole de la police à Châteauneuf à Alger. La police fera sa mue. Une nouvelle feuille de route est d'ores et déjà tracée. Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, a tracé, hier, la feuille de route du nouveau DGSN. Parmi les grands axes de l'institution de la Sûreté nationale, la révision de l'organisme de la police dont “un projet est en cours d'étude”, la coordination entre les services de sécurité, améliorer la relation avec la justice et doubler les efforts en vue de donner une meilleure image de l'institution. Ould Kablia a insisté aussi sur le comportement du policier qui doit être exemplaire envers le citoyen, un conseil d'éthique sera créé au sein de la DGSN prochainement ainsi que la redynamisation de l'inspection de la police. Parmi les présents à la cérémonie, le général-major Ahmed Bousteïla, commandant de la Gendarmerie nationale, le conseiller des affaires de sécurité auprès de la présidence de la République, les directeurs des douanes et la Protection civile, le chef de cabinet du ministère de l'Intérieur, le président de la cour d'Alger, le procureur général près la cour d'Alger, le wali d'Alger, les chefs de sûreté de wilaya, des directeurs centraux à la DGSN et d'anciens DGSN. Une cérémonie sous l'ombre du défunt Tounsi Avant l'ouverture de la cérémonie, une minute de silence a été observée à la mémoire du défunt Ali Tounsi. Dans son discours d'ouverture, il a qualifié la désignation d'un nouveau DGSN comme “un événement très important puisqu'il s'agit d'une institution chargée de la sécurité des personnes et des biens d'autant qu'elle est une force publique”. Le ministre, qui a présenté le nouveau DGSN qui a 37 ans de carrière militaire comme un homme qui a des capacités et de la rigueur qui peuvent apporter des améliorations à l'institution policière, a précisé que Abdelghani Hamel est appelé à faire un diagnostic précis pour relever les points forts et faibles de l'institution afin de tracer des objectifs. Tout comme il a exposé quelques “orientations” notamment la coordination entre les services de sécurité DRS et GN ainsi qu'avec les services des douanes, la Protection civile et améliorer la relation avec la justice pour préserver l'état de droit. Il y a lieu aussi de doubler les efforts dans le cadre de la lutte contre toute forme de criminalité. Importance particulière pour les RG Daho Ould Kablia n'a pas manqué de préciser qu'il “accorde une importance particulière au renseignement”, “informer c'est anticiper”, tout comme le contrôle des frontières, la sécurité des sites portuaires et aéroportuaires, la sécurité publique et le maintien de l'ordre et aussi la couverture sécuritaire dans les zones reculées. L'organisation de la DGSN est largement dépassée, dit-il, l'organisme doit être revu dans son contexte sécuritaire vu les exigences technologiques mo-dernes ajoutant : “Nous devons améliorer et renforcer la couverture sécuritaire”. Au nouveau DGSN, “vous avez mon soutien !” Pour les priorités du nouveau DGSN, le ministre a précisé que l'organisme de la police doit être révisé ainsi que la mise en place d'un système d'évaluation de performance pour protéger les cadres. D'ailleurs, un conseil de l'éthique sera créé prochainement, selon le ministre qui est revenu aussi sur la création d'une académie de police déjà annoncée par le défunt Tounsi ainsi que la formation spécialisée des cadres pour les pôles judiciaires. s'adressant au nouveau DGSN, le général-major Hamel, il lui déclare : “vous avez mon soutien permanent”. Interrogé lors d'un point de presse animé en marge de la cérémonie, le ministre de l'Intérieur déclara qu'il ne s'agit ni de directives ni d'instructions mais plutôt d'orientations. Concernant le statut de la police, il répondra qu'il est à l'étude à de la direction de la Fonction publique et sera prêt avant la fin de l'année. Mais il refusa tout commentaire sur l'affaire de l'assassinat de Tounsi. “Je n'ai aucun commentaire sur l'affaire qui est entre les mains de la justice”. Et à la question sur la nomination d'un militaire à la tête de la police au lieu d'un policier de carrière, le ministre affirme que la désignation a été en fonction de la hiérarchie du pouvoir politique. Les barrages sont indispensables Les points de contrôle de police, dressés à l'entrée de la capitale, sont “absolument obligatoires”, a affirmé le ministre, qui déclare comprendre et partager la préoccupation des citoyens. Et d'ajouter que ce sont des points de contrôle dissuasifs, dotés d'équipements spécialisés en mesure de détecter tout moyen de nuisance ou de destruction pouvant être transporté à bord de véhicules. Le ministre a également indiqué que l'effort des services de sécurité “porte essentiellement sur la capitale où les effectifs, tout autant que les actions de renseignement et de vigilance, sont extrêmement importants”. “Notre souci est de préserver la capitale en tant que Sûreté nationale. D'autres structures de l'ANP, de la GN et de la Garde communale ont également un travail similaire au niveau des campagnes, des montagnes et des zones reculées de notre pays”, a-t-il soutenu. Interrogé sur la lutte antiterroriste, il a affirmé que le terrorisme “n'est pas totalement éradiqué, mais qu'il est contenu, combattu et réduit”.