«La compagnie de téléphonie mobile Orascom Télécom n'est pas à vendre. Les informations évoquées récemment quant à un éventuel départ de Djezzy d'Algérie ne sont pas fondées et les autorités publiques n'ont jamais demandé notre départ», nous a confié une source crédible ayant requis l'anonymat. L'opérateur égyptien est suspendu, par contre, à la décision qui sera prise par la Direction générale des grandes entreprises (DGE) quant au paiement des impôts des précédents exercices, dont le montant s'élève à 600 millions de dollars. En effet, Djezzy est plutôt préoccupée, selon notre source, par cette facture des impôts à payer afin de pouvoir effectuer des transferts de dividendes. Le contentieux des impôts remonte à plus d'une année. La filiale algérienne du groupe de télécommunications égyptien Orascom Télécom a été invitée par la DGI (chargée de la fiscalité des grandes entreprises) à payer la somme de 600 millions de dollars d'arriérés fiscaux et de pénalités portant sur les années 2005, 2006 et 2007. Orascom Télécom Algérie a protesté contre cette mesure, en suivant la réglementation algérienne en la matière, à travers le paiement de 20% de la somme (120 millions de dollars) et l'introduction d'un recours. Notre source avance que la procédure de réponse de la part de la DGI peut prendre du temps, car il y a lieu de vérifier les états des différents exercices précédents et les opérations de transferts effectuées au niveau de la Banque d'Algérie, et ce, pour déterminer le montant des impôts à honorer. La direction générale de Djezzy attend donc les conclusions de la DGI pour se prononcer sur son avenir en Algérie. «Mais pour le moment rien n'est envisagé. La préoccupation reste l'assainissement du contentieux fiscal avec les autorités de la DGI», soutient notre source, ajoutant «que les écrits publiés sur les prétentions des sociétés étrangères et algériennes quant à l'achat du capital d'Orascom ne sont pas le fait de négociations. Djezzy est déterminée à continuer son activité en Algérie et reste le leader en matière de téléphonie mobile». Selon un communiqué d'Orascom Telecom Holding (OTH), les services fiscaux algériens ont évalué les revenus de la filiale Orascom Telecom Algeria (OTA) sur les trois années citées plus haut à 5,25 milliards de dollars, contre 4,42 milliards de dollars, selon les comptes de la compagnie, considérés comme audités et certifiés. S'agissant de la position des autorités algériennes sur l'activité de OTA, notre source tient à infirmer les informations diffusées à ce propos, à savoir le souhait de l'Etat de voir la société égyptienne quitter le marché national, notamment après les tensions nées des rencontres de l'équipe nationale de football avec celle d'Egypte dans le cadre des éliminatoires de la Coupe du monde. «Nous avons investi le marché algérien durant une période difficile. En matière d'investissements, nous avons mobilisé des moyens financiers et humains importants. Aujourd'hui, il n'est pas question d'abandonner ce marché potentiel», a souligné également notre source. L'Etat, prioritaire dans les reprises des entreprises En attendant le règlement de ce contentieux, il faut dire que l'Etat algérien s'est prémuni, cette fois-ci, des opérations de ventes des entreprises sur son territoire. L'affaire du groupe Lafarge, qui a repris à l'insu des autorités publiques les cimenteries d'Orascom Holding, ne peut pas se produire, étant donné les verrous juridiques introduits dans le cadre des opérations de cessions d'activités consacrées par la loi de finances complémentaire 2008. L'Etat est désormais prioritaire dans les opérations de reprises des entreprises nées des IDE. L'évaluation des biens de Djezzy en Algérie est sujet à débat, car cette entreprise ne possède aucun bien en Algérie, à l'exception des parcs de voitures et du mobilier de bureau, ainsi que des antennes de relais. Les biens immobiliers sont des locations auprès de propriétaires particuliers. De même, la licence de téléphonie mobile a une durée de vie limitée (20 ans), ce qui appelle à une demande de renouvellement auprès de l'Autorité de régulation des postes et des télécommunications.