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«Des pays veulent marginaliser l'Algérie dans la lutte contre le terrorisme dans la région du Sahel»
Lyes Boukraâ, chercheur et expert :
Publié dans Le Temps d'Algérie le 11 - 10 - 2010

Lyes Boukraâ, chercheur et expert dans le dossier du terrorisme, a déclaré hier que certains pays occidentaux veulent marginaliser l'Algérie dans le cadre de la lutte contre le terrorisme dans la région du Sahel africain et comptent pousser les gouvernements des pays africains à travailler au profit de ces pays (occidentaux).
Dans un débat ouvert autour de la stratégie de lutte contre les groupes armés dans la région du Sahel africain au forum du quotidien Echaâb, le chercheur a indiqué que «la France est considérée parmi les pays ayant des intérêts dans cette région du Sahel africain aux côtés d'autres pays occidentaux».
Lyes Boukraâ a insisté l'existence d'intérêts occidentaux dans la région du Sahel africain depuis la découverte de richesses importantes, notamment le gaz, l'uranium, le pétrole et l'or. L'intervenant a lié la présence des groupes terroristes avec celle des pays étrangers dans la région par le biais des sociétés multinationales. Au sujet de ces intérêts, Lyes Boukraâ a affirmé qu'Al Qaïda dans la région du Sahel n'est que l'arbre qui cache la forêt.
Selon lui, la question est plutôt liée en grande partie aux intérêts des pays occidentaux dans la région qu'elle transformera dans le futur en un autre Irak ou un Darfour. Le chercheur n'a pas dévalorisé les menaces du GSPC, considérant que celui-ci est dangereux, puisque Al Qaïda dans le Sahel africain a réussi à avoir un budget par le biais des rançons sans compter l'argent de la contrebande et de la drogue. Ce qui a créé un grand problème et les gouvernements n'ont pas réussi à dominer la région et assurer son développement.
Le chercheur Boukraâ a également parlé de la nature de la région du Sahel africain et a tiré la sonnette d'alarme sur la situation qui prévaut dans la région et la domination de l'organisation Al Qaïda dans cette zone. Le conférencier a réaffirmé qu'il y a plusieurs paramètres créant l'impossibilité de contrôle de la région.
Sur ce point, il a souligné que «la région du Sahel africain est une zone saharienne immense et il n'est pas possible de la contrôler et de s'y aventurer et la plupart des pays de la région n'ont pas les moyens de couvrir les besoins de leurs citoyens comme il n'est pas possible aux gouvernements de cette région d'imposer leur domination à cause des différences ethniques, religieuses et de race. Il a précisé que ces paramètres ont permis aux groupes terroristes de dominer cette région et d'attirer ses habitants,
vu que 65% des habitants vivent sous le seuil de 1 dollar par jour et cette zone est considérée comme la plus pauvre au monde. Les citoyens vivent dans des conditions inhumaines, ce qui en fait un appât pour les groupes extrémistes. Selon le chercheur, Parmi les facteurs liés au danger auquel fait face la région,
il y a le non-respect des pays du Sahel de la politique de la lutte contre le terrorisme. Chaque pays adopte sa propre vision au sujet de la question des accords avec les groupes terroristes, de l'interdiction du payement des rançons et même de la nature du terrorisme. Certains pays, selon le chercheur, considèrent que ce qui se passe dans la région est une situation d'instabilité sécuritaire, alors que d'autres pays évoquent la présence de terroristes.
L'expert a également parlé des intérêts politiques et matériels des gouvernements de la région du Sahel africain qui ne peuvent pas assurer le développement et imposer leur gouvernance aux habitants de cette région. Ils sont également liés aux pays étrangers. Lyes Boukraâ a également déclaré que toute tentative de la part de ces pays dans la lutte contre le terrorisme de façon individuelle sera un échec et ouvrira la porte à une intervention étrangère.


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