Pour relever le défi de l'insertion sociale par un enseignement professionnel dont les objectifs sont en complète osmose avec le marché du travail local, la direction de la formation professionnelle aligne à chaque rentrée des effectifs dont le nombre avec celui de l'encadrement est en pleine croissance. Au total, la vingtaine d'établissements (CFPA et annexes) accueilleront cette année 18861 stagiaires. Le profil qui sera proposé correspondra à la dizaine de modes de formation dispensés sous forme d'apprentissage (1913), de cours du soir (455), de formation diplômante (85), qualifiante (370) et résidentielle (2295). En milieu rural, ce sont 685 stagiaires qui sont attendus, avec 85 autres en formation dite passerelle. Les femmes au foyer et les femmes rurales sont également concernées par cette formation, dans un souci de promotion de leur condition et d'amélioration de leur vécu. Cette formation ciblera cette année 2700 femmes au foyer et 2300 femmes rurales. La formation de type EPFP concernera 75 stagiaires, alors qu'en milieu carcéral elle s'adressera à 250 détenus en vue de leur réinsertion sociale qui reste une des préoccupations majeures en ce milieu. La stratégie mise en œuvre cette année par la DFP, afin de réussir la prochaine rentrée qui est, elle-même gage de réussite pour toute l'année porte sur quatre axes essentiels : l'information, les structures d'accueil, les équipements technico-pédagogiques et l'encadrement. L'information, clé de voûte de la formation Sachant l'importance que revêt ce vecteur dans la bataille engagée dans le secteur de la formation professionnelle, qui reste déterminant au regard des importantes déperditions scolaires qui font affluer chaque année leurs lots de jeunes n'ayant pas réussi leurs examens de passage ou leur bac, la DFP a fait de l'information le fer de lance de sa nouvelle stratégie. Elle la place en ordre de priorité avant tout le reste. Au départ, le plan de formation qui comporte toutes les branches professionnelles à enseigner est élaboré et validé par la commission ministérielle. Cela s'appelle se mettre en conformité avec les programmes établis. Cela dit, le travail en aval commence. Il s'agit de cibler les 12 daïras et 45 communes que compte la wilaya. C'est la mission que s'est adjugé la caravane d'information et de sensibilisation qui a sillonné tout ce territoire entre 14 et le 22 septembre dernier. Ce sont aussi les objectifs des portes ouvertes organisées par la DFP en avril dernier, le 12 et 16 septembre et le 5 octobre 2010. Du reste, l'installation d'une commission mixte entre les deux directions de la formation professionnelle et de l'éducation, d'une commission chargée de l'élaboration et de la rédaction des supports d'information, d'une commission de wilaya chargée de l'information, de la communication, de l'orientation et du suivi, du conseil de coordination pédagogique, administratif et financier, de bureaux mixtes d'information et d'orientation au niveau de chaque CEM procèdent de la même volonté d'informer, d'une part, sur les différentes facettes d'une formation moderne et en parfaite adéquation avec les exigences d'un marché de travail de plus en plus concurrentiel, et d'autre part sur une panoplie de moyens pédagogiques que les nouvelles technologies, qui poussent toujours plus loin les limites de la performance, élargissent chaque année davantage. Cette nouvelle donne fait de la nécessité d'informer un devoir auquel les responsables du secteur obéissent en utilisant tous les modes et supports d'expression (conférences, expo photos, affiches et dépliants) et toutes les occasions, y compris les événements culturels, pour faire passer leur message. Nouvelles réceptions d'établissements Les effectifs des stagiaires ne cessant de grossir, et les anciennes structures pédagogiques pour les contenir ne pouvant plus suffire, il est tout à fait logique que chaque année, ou presque, on voit la nouvelle carte de formation professionnelle changer en fonction de nouvelles réceptions commandées par le besoin. Ainsi la prochaine rentrée verra la réception d'un CFPA à Djabahia, à 25 km au nord de Bouira. D'une capacité de 300 places pédagogiques, il est doté d'un internant équipé de 120 lits. A Zbarbar (35 km à l'ouest de Lakhdaria), et à Bordj Khreis (55 km au sud de Bouira), deux internats de 120 lits pour chacun des deux CFPA de ces deux localités, situées dans des zones fortement ruralisées, deviendront fonctionnels dès cette rentrée. A Kadiria, chef-lieu de daïra, à 33 km au nord de Bouira, c'est un CFPA qui rouvrira ses portes cette année. Le document en notre possession ne précise ni la capacité ni les raisons qui incitent à parler à son propos de réouverture. Mais la carte de la formation professionnelle ne se dessine pas seulement en fonction des besoins du moment, elle tient compte du futur dans lequel elle se projette sous forme d'état prévisionnel. A cet égard, des projets de réalisation d'un institut de formation professionnelle (INSFP) à Sour El Ghozlane, d'un autre à Lakhdaria, d'un CFPA à Mesdour, daïra de Bordj Khreis, et d'un siège pour la DFP viendront renforcer les structures existantes pour une formation professionnelle plus efficiente. Equipements technico-pédagogiques On sait quelle place occupe le matériel didactique dans l'enseignement. Un enseignement qui ne s'appuie sur rien est un enseignement qui est voué à l'échec. C'est pourquoi il est impératif de toujours accompagner un cours d'illustration qui fait appel à un matériel semi-concret (image, dessin) et d'un matériel concret (objets en rapport avec le cours). Pour l'année 2009-2010, la DFP a été destinataire d'importants lots de matériels destinés à l'enseignement professionnel et à la pratique. A ce titre, le CFPA de Bechloul a reçu du matériel de soudage, l'annexe de Chorfa, plus à l'est, a bénéficié d'un équipement pour l'environnement et la propreté. L'annexe de Bir Ghebalou a été dotée de moyens pour les petits élevages. L'INSFP de Draâ El Bordj a été équipé de matériels électroniques, le CFPA Malika Gaïd d'outils informatiques. Divers équipements d'ébénisterie (CFPA de Raffour), de broderie (annexe de Djebahia), maroquinerie (CFPA de Lakhdaria et annexes de Bir Ghebalou et de Saharidj, plus des machines pour la sellerie pour cette dernière), matériels de tailleur (M'chedellah et Djebahia), complètent la batterie de ces moyens dont l'objectif est de rendre la formation plus performante. Ce que l'on oublie trop souvent et que le document destiné à la presse omet de mentionner, c'est que tout cet équipement de grande valeur permet de rendre l'apprentissage de nouveaux métiers plus accessible, mais de fabriquer de nombreux produits qui, placés sur le marché, se révèlent des sources de profit inespérées. Ainsi en est-il de la broderie, de l'ébénisterie, de la couture, de la soudure, etc. Création de nouveaux postes Un bon enseignement est conditionné par deux facteurs : l'élément humain qui constitue l'encadrement et la maîtrise des méthodes d'enseignement. Nous ne savons pas si des stages sont continuellement organisés à l'intention des professeurs et si tous en bénéficient. Ce qui est sûr et qu'indique le document que nous suivons, c'est que sous la pression des déficits en postes, la DFP a recouru au recrutement de 30 formateurs, dont 18 profs. Ce renforcement de l'encadrement est providentiel, vu les doléances de certains profs qui se plaignent d'emplois du temps trop chargés. Conclusion, il est tout à fait logique que, dans un secteur vers lequel beaucoup de jeunes, qui n'ont pas réussi leur parcours scolaire, se tournent, l'Etat, dont la politique économique et sociale mise avant tout sur l'élément humain, leur donne toutes les chances de se rattraper. En ouvrant partout des centres et des annexes d'apprentissage, en les équipant de moyens modernes et en faisant appel à un personnel enseignant qu'il investit de mission de réussir à former les hommes dont le pays aura besoin demain, l'Etat parie sur une valeur sûre : la formation professionnelle.