Explication n Aujourd'hui on peut trouver le poisson à 100 DA et deux jours après à 300» a indiqué le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques. M. Khanafou a expliqué qu'il ne peut pas y avoir de spéculation. «Le poisson ce n'est pas la carotte ou la pomme de terre qu'on peut stocker et dont on peut spéculer sur le prix par la suite», a-t-il souligné. Le prix du poisson étant lié à sa disponibilité, le ministre estime qu'il faut agir sur plusieurs fronts. «Il y a la production maritime, notre stock pêchable est limité. Si on le pêche en totalité nous allons obtenir un ratio qui ne dépassera pas les 6 kg par habitant. Pour influer sur les prix, il faut qu'il y ait une offre importante. Cette offre sur le plan interne est limitée, on ne peut pas produire plus de 145 000 tonnes par an. Donc il faut agir sur d'autres fronts notamment en recourant à l'importation, avoir des coopérations bilatérales… Ce n'est que l'offre qui va réguler le prix», a-t-il affirmé ce matin sur les ondes de la chaîne III de la radio nationale, M. Khanafou estime qu'il faut avoir une «politique claire» concernant la commercialisation de ce produit car la ressource se fait de plus en plus rare. Dans ce sens, il préconise de réguler les exportations, tout en affirmant que l'importation ne sera pas interdite «car nous avons un déficit». «Il faut organiser ceci dans un cadre intersectoriel avec le ministère du Commerce. Il faut fixer un niveau quantitatif des exportations par espèces. On peut continuer à tolérer les exportations des espèces à forte valeur ajoutée et compenser ces exportations par une importation de produits de large consommation. Mais il faudrait interdire l'exportation des espèces à large consommation sur le plan interne comme la sardine», a-t-il préconisé. Sur un autre plan, le ministre a remis en cause la gestion des ports de pêche, et estime qu'il est «anormal que nous gérions la ressource en amont et en aval mais qu'en matière de commercialisation et de transit de poisson, tout se passe au niveau de l'espace portuaire et nous n'avons aucun regard sur la gestion de ces ports». «Il me semble qu'il est temps que le ministère de la Pêche gère ces ports pour une meilleure visibilité et une meilleure transparence dans la commercialisation de ce produit. Nous voulons avoir les ports de pêche sous la tutelle du ministère», a-t-il précisé. Par ailleurs, et dans le but de préserver les espèces, le ministre a annoncé qu'une opération qui consiste à doter les unités de pêche d'un BMS pour savoir à tout moment la position de chaque chalutier, sera lancée dans les prochains mois. Il a également annoncé l'acquisition très prochainement d'un bateau de recherche pour évaluer la ressource mais aussi élaborer un plan de gestion de cette ressource.