Le Fonds monétaire international (FMI) prévoit une baisse à moins de 10% du taux de chômage en Algérie pour l'année 2011. Les prévisions du FMI sur le recul du taux de chômage s'accordent avec celles de la ligne de conduite relative à la stratégie nationale de promotion de l'emploi et de lutte contre le chômage. Pour avoir un avis d'un expert sur cette donnée, nous avons joint M. Hamoudi, un expert auprès du Centre de recherche en économie appliquée au développement (Cread). Selon lui, les données avancées par le FMI ne sont que des prévisions, «attendons de voir les résultats enregistrés en 2010 pour pouvoir analyser la situation», a-t-il dit en faisant allusion à l'enquête menée par l'Office national des statistiques (ONS) et qui est cours d'élaboration. «D'ici la fin de l'année, nous aurons probablement les chiffres officiels concernant le chômage et le monde du travail en général.» Pour caractériser le marché du travail, estime notre interlocuteur, «il faudrait analyser l'ensemble des volets liés au monde du travail, et pas seulement le taux de chômage, il faudrait à titre d'exemple se pencher sur le taux de la productivité et sur le taux de sous-emplois», a-t-il dit. Pour l'économiste, même si on table sur un taux de moins de 10%, il est nécessaire de prendre en considération les autres indicateurs, notamment le taux de productivité du travail, est ce qui a augmenté ou baissé ? Selon lui, il faut aussi déceler les types d'emplois créés qui ont fait baisser le chômage en Algérie, «il faudrait voir par catégorie : emploi qualifié, non qualifié, direct, indirect…», suggère-t-il. Il faut surtout voir, d'après M. Hamoudi, quels sont les secteurs d'activité qui ont vu la création de nouveaux postes d'emploi. Autrement dit, notre interlocuteur recommande d'effectuer une analyse globale sur la situation du travail en Algérie afin de valider les données. «On ne peut en aucun cas se baser uniquement sur le taux de chômage pour pouvoir dire que le monde du travail a évolué en Algérie», a-t-il tenu à préciser. «Il ne faut pas se leurrer, nous sommes dans une période où les effets de la crise mondiale sévissent toujours, il est donc difficile de tabler sur de telles prévisions», conclu-il.