Les espoirs de certains bénéficiaires de logements de type location-vente de la capitale s'amenuisent au regard de l'état d'avancement des travaux. Le site de DAS Chaâbane situé à Aïn Benian, où 400 acquéreurs qui s'attendaient à prendre possession de leurs logements en septembre, constatent à présent que la date de remise des clés ne sera pas possible avant 2011. Initialement, le projet devait être finalisé en 2006, mais des retards ont été accusés en raison du changement de l'entreprise de réalisation, et le délai de livraison a été reporté à fin 2009. A l'occasion d'une visite d'inspection sur le site, Noureddine Moussa, ministre de l'Habitat et de l'urbanisme, avait évoqué récemment un «léger glissement» pour le 1er trimestre 2010. Quelques mois plus tard, le ministre a pris l'engagement de livrer la totalité des projets en instance avant la fin de l'année en cours. Cependant, seules des livraisons partielles ont été effectuées à ce jour et plus de la moitié des bénéficiaires sont obligés d'attendre encore des mois. Certains chantiers témoignent du retard énorme accusé et du laisser-aller. «Nous avions eu des promesses pour prendre possession de nos logements en septembre», témoigne un père de deux enfants, obligé de continuer à louer un studio en attendant son vrai toit. Les incidences des retards de l'Aadl sur les acquéreurs ne sont pas minimes, puisque certains d'entre eux ont dû chercher une nouvelle location après avoir été sûrs de pouvoir habiter leurs logements en septembre, nous ont confié des bénéficiaires. Ces acquéreurs du site de DAS Chaâbane, qui compte 816 logements, affirment même qu'il y a plusieurs logements finalisés mais non encore attribués. Ils réclament, à cet effet, à l'administration de l'Aadl de respecter les critères d'attribution car ils ont remarqué qu'il y a eu beaucoup d'injustices. Pour le cas de ce site, des bénéficiaires dont l'âge dépasse les 50 ans n'ont pas encore pu prendre possession de leurs logements alors que d'autres qui sont moins âgés y habitent déjà. Des cas de handicapés ont été également cités. Pour pouvoir prendre leurs dispositions, ils revendiquent une date fixe pour l'attribution des appartements. Des bénéficiaires sont dans l'embarras car ils se sont retrouvés à chercher une location. Les frais déboursés pour la location ne leur sont pas également remboursés par l'Etat. Sans compter les tracasseries du transfert des enfants scolarisés à chaque déménagement. «Nous sommes déstabilisés sans que l'Aadl ne daigne nous informer sur nos biens», s'est plaint un acquéreur. «Un silence» qui ne cache en réalité, selon les dires des bénéficiaires, que l'intention de l'Aadl «d'outrepasser les critères d'éligibilité arrêtés par la réglementation». «L'absence de communication et de transparence au niveau de l'Aadl» irrite les acquéreurs qui attendent avec impatience d'habiter. Leur attente sera plus longue puisque trois immeubles ne sont pas encore finalisés par l'entreprise chinoise. Le site de DAS Chaâbane a été confié, en avril 2007, à l'entreprise chinoise ZCIGC pour un délai de 22 mois. Cette entreprise devait finaliser le projet en octobre 2008, conformément aux délais impartis, mais à ce jour, trois immeubles sont toujours en cours de réalisation, laissant présager que leur achèvement ne sera effectif qu'au cours de 2011. Les nouveaux habitants du site DAS Chaâbane déçus Les premiers habitants du site partiellement achevé de DAS Chaâbane vivent un calvaire au quotidien. De nouveaux problèmes se posent, notamment l'absence de l'éclairage public, de clôture, de sécurité, d'aires de jeu et de parking. Les habitants fraîchement installés dans leurs nouvelles habitations découvrent un environnement où règnent l'insécurité et l'insalubrité. Des chiens errants, des sangliers et des rats font le décor de cette nouvelle cité qui manque aussi d'espaces verts. Aucune aire de jeu n'a été aménagée, pourtant prévue dans le plan de construction. Pour l'entretien de la cité, seules des initiatives personnelles ont été entreprises. Les bénéficiaires dénoncent l'absence de coordination entre les services de l'APC et ceux de la filiale de l'Aadl chargée de la gestion des cités. La charte de bon voisinage élaborée par les bénéficiaires s'avère sans effet puisque tout ce qu'elle a prévu ne semble pas réalisable au regard de la situation actuelle. Concernant la scolarisation des enfants, les habitants affirment que les élèves transférés d'ailleurs ont eu la grande surprise d'être inscrits dans des écoles qui comptent une soixantaine d'enfants par classe.