La France n'est pas menacée par une véritable pénurie de carburant mais un retour à la normale n'est pas prévu avant plusieurs jours, prédisent le gouvernement et les industriels à l'issue d'une réunion. L'Etat va désormais superviser la répartition du carburant sur le territoire par l'intermédiaire des préfets de zone, a dit le Premier ministre François Fillon dans un communiqué, après une rencontre avec les industriels et les ministres de l'Intérieur et de l'Energie, Brice Hortefeux et Jean-Louis Borloo, à Matignon. Les autoroutes, à la veille des vacances de la Toussaint, les «entreprises et services publics indispensables» ainsi que les «entreprises indispensables à la continuité de l'activité économique» seront approvisionnés en priorité. «On mutualise tout pendant la période de crise de façon à continuer cette lente et progressive amélioration», a dit Jean-Louis Borloo. Ce plan ne signifie pas que la France est au bord de la pénurie, selon Jean-Louis Schilansky, le président de l'Union française des industries pétrolières (Ufip). «On peut tenir plusieurs semaines, voire plusieurs mois, en augmentant les importations et en mutualisant les stocks de réserve, on a devant nous une très grande possibilité, une longue période pour tenir même si les raffineries venaient à ne pas démarrer tout de suite», a-t-il dit. «C'est tout le système européen que nous mobilisons pour approvisionner le marché français», a-t-il ajouté. La France importe chaque jour 120 000 m3 de carburant pour une consommation quotidienne de 130 000 m3, a dit Jean-Louis Borloo. Le blocage des terminaux pétroliers de Marseille et du Havre et l'arrêt total des raffineries empêchent cependant d'envisager un retour à la normale avant «encore plusieurs jours», selon François Fillon. Ces perturbations n'ont pas empêché l'adoption, vendredi, par le Sénat, du projet de loi sur les retraites. Le texte, qui porte de 60 à 62 ans l'âge légal de départ à la retraite et de 65 à 67 l'âge permettant de toucher une retraite sans décote, a été adopté par 177 voix contre 153. Le groupe UMP qui, contrairement à l'Assemblée, ne détient pas la majorité absolue au Sénat, et une grande partie du groupe de l'Union centriste (UC) ont voté la réforme. Les groupes de l'opposition de gauche, qui ont mené une longue bataille contre le projet de loi, ont voté contre.